S. m. (Médecine) excrementum : ce terme est employé dans un sens plus ou moins étendu : il signifie, en général, toute matière soit solide, soit fluide, qui est évacuée du corps des animaux, parce qu'elle est surabondante, ou inutile, ou nuisible.

Le sang menstruel est une matière excrémentitielle rejetée des vaisseaux de la matrice, où il était ramassé en trop grande quantité. Les matières fécales sont poussées hors du corps où elles ne peuvent être d'aucune utilité pour l'économie animale, étant dépouillées de toutes les parties qui pourraient contribuer à la formation du chyle. L'urine, la matière de la transpiration, sont aussi séparées de la masse des humeurs, où elles ne pourraient que porter la corruption, qu'elles commencent à contracter elles-mêmes. Presque toutes les humeurs excrémentitielles sont formées des recréments, qui ont degénéré à force de servir aux différents usages du corps. Voyez RECREMENT, SECRETION.

Le mot excrément, employé seul, est plus particulièrement destiné à désigner la partie grossière, le marc des aliments et des sucs digestifs, dont l'évacuation se fait par le fondement : on y comprend aussi vulgairement l'urine : ce sont les excréments les plus abondants du corps humain, sous forme sensible. Voyez DEJECTION, TRANSPIRATION, URINE. (d)

EXCREMENS, (Chimie) Voyez FECALE (Matiere).

EXCREMENS, (Chimie et Alchimie) Les Alchimistes n'ont pas laissé que de travailler sur les excréments humains ; on a prétendu en tirer un sel auquel on a attribué de très-grandes vertus : il faut, dit-on, pour cela prendre des excréments après qu'ils ont été séchés au soleil de l'été. On fait bruler cette matière jusqu'à ce qu'elle devienne noire ; on en remplit des creusets ou pots, et on la réduit en cendres au feu le plus violent, et de ces cendres on tire un sel fixe. Ou bien, on prend des excréments humains desséchés, on les arrose avec de l'urine épaissie par l'évaporation ; on laisse putréfier ce mélange, ensuite on le met en distillation ; on mêle ensemble les différents produits qu'on a obtenus, et on réitère plusieurs fois le même procédé. Ce travail est très-dégoutant et d'une parfaite inutilité. Voyez Teichmeyeri instit. chimic. p. 172. et l'aurea catena Homeri.