TRICE, adj. en Anatomie, se dit de certaines parties relatives à l'ouverture du trou ovalaire de l'os des iles, dont quelques-unes le ferment.

Le muscle obturateur interne est attaché à presque toute la circonférence interne du trou ovalaire : toutes ses fibres se réunissent en un fort tendon qui se glisse dans une sinuosité, située entre l'épine et la tubérosité de l'ischium, et Ve se terminer en passant entre les deux jumeaux avec lesquels il se confine dans la cavité du grand trochanter.

L'obturateur externe vient de la partie antérieure et inférieure de la circonférence externe du trou ovale, et se termine à la partie inférieure de la cavité du grand trochanter.

Le nerf obturateur est formé par des rameaux de la seconde, troisième et quatrième paires lombaires ; il sort du bas-ventre par la partie supérieure des muscles obturateurs et du trou ovalaire de l'os innominé ; il donne en sortant plusieurs filets à ces muscles et aux autres muscles voisins.

Le ligament obturateur est un composé de plusieurs fibres ligamenteuses qui se croisent différemment, et qui ferment le trou ovale de l'os des hanches, en laissant des petits intervalles, surtout à la partie supérieure, pour le passage de l'artère, de la veine et du nerf.

OBTURATEUR, instrument de chirurgie destiné à boucher un trou contre nature à la voute du palais. Les plaies d'armes à feu ou d'autres causes extérieures peuvent causer une déperdition de substance à la voute du palais : elle arrive plus communément par la carie des os et les ulcères que causent le virus vénérien ou le scorbut.

Lorsqu'une ouverture établit contre l'ordre naturel une communication entre les fosses nasales et la bouche, les personnes ne peuvent presque plus se faire entendre en parlant, parce que l'air qui doit former le son de la voix s'échappe par la breche de la voute du palais, et la déglutition est fort difficile, parce que les aliments que le mouvement de la langue doit porter dans l'arriere-bouche, passent en partie par le nez.

Le traitement le plus méthodique des causes virulentes qui ont occasionné la maladie, l'exfoliation parfaite des os viciés ou l'extraction des esquilles dans les fracas de la voute du palais par cause extérieure, laissent un vice d'organisation auquel il faut suppléer par une machine qui empêche les inconvénients que nous venons de décrire. On y réussit par l'application d'une plaque d'argent ou d'or assez mince, qui a un peu plus d'étendue que l'ouverture qu'elle doit boucher. Cette plaque doit être légérement convexe du côté de la voute du palais, et un peu concave du côté qui regarde la langue. Toute la difficulté est de contenir cette plaque. Ambraise Paré a donné la description des obturateurs du palais, qu'il a imaginés et appliqués avec succès. Du milieu de la surface supérieure de la plaque obturatrice s'élèvent deux tiges d'argent plates et élastiques, destinées à embrasser une petite éponge. Elle est portée dans le nez par l'ouverture du palais ; et les humidités du nez gonflant l'éponge, l'instrument est retenu en situation.

M. de Garengeot dans son traité des instruments de chirurgie ; donne la description d'un autre obturateur. Voyez Planche XXIII. figures 4 et 5. Du milieu de la convexité de la plaque s'élève une tige haute de huit lignes, et d'une ligne et demie de diamètre. Elle se termine à son sommet par une petite vis haute de deux lignes ; un petit écrou carré, de trois lignes de diamètre en tout sens, est la seconde pièce de l'obturateur. Pour s'en servir, on prend une éponge coupée de façon qu'elle ait une surface plate ; avec des ciseaux on donne au reste la figure d'un demi globe, qu'on enfîle par le milieu avec la tige de l'instrument, et on fixe l'éponge par le moyen de l'écrou. On trempe l'éponge dans quelque liqueur ; on l'exprime bien ensuite, et on l'introduit avec la tige dans le trou de la voute du palais.

L'expérience a démontré que l'éponge, par son gonflement, ne retenait pas l'obturateur avec assez de stabilité, et qu'elle avait en outre un inconvénient très-désagréable ; c'est de contracter dès le premier jour une odeur insupportable. On doit donc les construire sans éponge ; Ambraise Paré même en a fait graver qui sont retenues dans le nez au moyen d'une plaque qu'on tourne avec un bec de corbin. Cette plaque est comme une traverse ou un verrou dans la fosse nasale. Fauchard, dans son traité du chirurgien dentiste, décrit cinq espèces d'obturateurs, qui sont des machines plus ou moins compliquées, et qui, dans certains cas, peuvent avoir leur utilité : mais M. Bourdet, dentiste de la reine, dans un traité qui a pour titre : recherches et observations sur toutes les parties de l'art du dentiste, vient de donner de très-bonnes remarques sur l'usage des obturateurs du palais. Il trouve que dans la plupart des cas, on fait très-mal de se servir d'un obturateur avec une tige qui passe par le trou de la voute du palais, parce que cette tige est un corps étranger qui empêche la réunion des parties, lesquelles sont susceptibles de se rapprocher peu-à-peu, et de fermer enfin à la longue le trou qu'un instrument mal construit entretient constamment. On a Ve en effet au bout de six mois ou d'un an, plusieurs breches de palais absolument fermées par l'extension des parties molles. Dans cette vue, il faut se contenter d'une plaque, avec deux branches assez étendues pour être attachées avec des fils d'or à une dent de chaque côté. Cette espèce d'obturateur remplit parfaitement les intentions qu'on a dans l'usage de cet instrument, et il ne met aucun obstacle au rapprochement des parties qui peuvent diminuer considérablement l'ouverture et même la boucher entièrement.

Dans le cas où la partie de l'os maxillaire détruite avait des alvéoles et portait des dents, il faut que l'obturateur soit en même temps dentier. On trouve des machines ingénieusement imaginées pour ce cas dans le chirurgien dentiste de Fauchard. Voyez aussi dans le livre cité de M. Bourdet, l'article des palais artificiels ou obturateurs. (Y)