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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Anatomie
S. f. (Anatomie) première tunique de l'oeil, autrement nommée albuginée, parce qu'elle forme ce qu'on appelle le blanc de l'oeil qu'elle couvre. Elle s'unit avec les deux paupières, parait dans toute son étendue après qu'on a levé les muscles orbiculaires de ces voiles des yeux, et s'avance jusqu'au haut de leurs parties internes. Faisons connaître un peu plus au long son origine, sa structure, et son usage : nous serons courts, et nous dirons tout.

La figure sphérique de nos yeux, et leur connexion libre au bord de l'orbite par le moyen de la conjonctive, leur permet d'être mus librement de tous côtés, selon la situation de l'objet que nous voulons voir. Cette tunique est mince, blanche dans son état naturel, membraneuse, nerveuse, vasculeuse, lâche, et flexible. Elle prend son origine du périoste qui recouvre les bords de l'orbite, et s'étend sur toute la partie antérieure du globe, jusqu'à l'extrémité de la sclérotique, où elle se joint à la cornée qu'elle couvre d'un tiers de ligne, ou d'une demi-ligne.

Elle est elle-même recouverte extérieurement d'une autre membrane très-fine et très-polie, à laquelle elle est si étroitement adhérente, qu'elles paraissent ne faire ensemble qu'une seule membrane, quoiqu'il y en ait réellement deux distinctes, qu'il est aisé de séparer. L'une d'elles est, comme on l'a dit, une continuation du périoste de l'orbite, et l'autre de la membrane interne des paupières.

Ces deux membranes sont douées d'un sentiment exquis, et entre-tissues de quantité de vaisseaux sanguins, lâchement attachés, au point de représenter par leur gonflement dans les violentes ophtalmies surtout, le blanc de l'oeil comme une excroissance charnues d'un rouge très-vif.

Ce fait mérite d'être remarqué, non-seulement parce qu'il peut paraitre difficîle à concevoir à plusieurs personnes, mais même en imposer à un oculiste inattentif ou sans expérience, qui pourrait regarder cette maladie comme une excroissance incurable de la cornée elle-même. M. Woolhouse, à qui cette cruelle inflammation de la conjonctive n'était pas inconnue, employait d'abord les remèdes généraux pour la dissiper ; après lesquels il mettait en pratique de legeres scarifications sur ces vaisseaux, ce qu'il appelait la saignée de l'oeil ; mais nous n'oserions trop approuver l'usage de ce remède, à cause de la délicatesse de l'organe.

Pour ce qui concerne la légère inflammation de la conjonctive, procédant du simple relâchement de ses vaisseaux sanguins, elle est facîle à guérir dans son commencement ; car en bassinant souvent les yeux avec de l'eau fraiche, les vaisseaux resserrés par cette fraicheur repoussent la partie rouge du sang qui s'y était introduite en les dilatant.

Voici quel est l'usage de la conjonctive. 1°. Elle assujettit ou affermit le bulbe de l'oeil, sans diminuer aucunement son extrême mobilité. 2°. Elle empêche que les corps étrangers n'entrent dans l'intérieur de l'oeil. 3°. Elle aide par son poli à rendre insensible la friction des paupières sur les parties de l'oeil qu'elle couvre. Art. de M. le Ch(D.J.)