adj. en Anatomie, ce qui appartient à l'estomac. Voyez ESTOMAC.

STOMACHIQUE, adj. (Thérapeutique) ou remède approprié aux maladies particulières de l'estomac ; car l'estomac étant sujet comme tous les autres organes, aux maladies universelles ou communes, telles que l'inflammation, les divers genres de tumeurs, etc. à des maladies propres ou particulières ; savoir, celles qui ont rapport à sa constitution, et à les fonctions propres ; et les maladies communes se traitant toujours par les remèdes généraux ou communs ; restent seulement les maladies particulières auxquelles puissent convenir les remèdes appropriés.

Les maladies propres de l'estomac sont pour la plupart des affections légères qui ne peuvent qu'être mises au rang des incommodités, quoiqu'elles soient souvent très-opiniâtres et très-importantes ; ce sont des vices dans les digestions, et des vices qui pour rester dans l'ordre des maladies propres de l'estomac, doivent ne dépendre d'aucune cause manifeste, et notamment exclure toutes les conformations contre nature, tous les vices organiques ou des solides, et ces maladies sont outre les digestions pénibles et les digestions fougueuses ; sont dis-je, les douleurs ou coliques d'estomac, et les vomissements habituels.

Ce n'est absolument qu'aux maladies particulières de l'estomac ainsi circonscrites, que les remèdes stomachiques sont vraiment consacrés. On les emploie toujours dans la vue de rétablir le ton naturel, la sensibilité naturelle, l'activité naturelle, de réveiller le jeu, de remédier à la paresse, à l'inertie, au relâchement de cet organe, ou bien au contraire d'émousser sa trop grande sensibilité, de diminuer sa tension contre-nature, de modérer sa trop grande activité, etc. de suppléer le trop peu d'énergie des sucs digestifs, ou leur trop peu d'abondance, de leur rendre leurs seves ; de corriger leur acidité, leur âcreté, leur bilescence, de les adoucir, de les épaissir ; ou au contraire, de les rendre plus fluides, etc. toutes indications déduites, comme on voit, de vices fort occultes et dirigées à des opérations pour le moins aussi peu comprises, du-moins fort peu évidentes, annoncées tout-au-plus par quelques effets, mais d'une manière très-éloignée.

Quoique les vices des digestions soient assez généralement divisés en deux espèces, très-opposées, qu'on exprime communément par le relâchement contre nature, et par la trop grande tension ; et qu'on peut se représenter en effet par ces deux états opposés ; et qu'ainsi les stomachiques dussent être partagés aussi en deux classes ; celles des toniques et celles des relâchants ; cependant comme il a été observé dans l'article DIGESTION, p. 1002, col. 2. et 1003. col. 1. que rien n'est si bizarre que les affections propres de l'estomac, et rien de si équivoque que les signes d'après lesquels on prétend communément déduire le caractère des deux classes générales de ces affections ; rien aussi de moins constant en Médecine, que les règles de détails sur l'administration des divers stomachiques, aussi comme il est observé dans l'endroit que nous venons de citer. L'unique manière d'employer utilement les divers stomachiques dans les cas où ces remèdes sont indiqués en général, c'est l'empyrisme ou le tatonnement : ce dogme général est confirmé entr'autres observations par celle - ci ; savoir, qu'il n'est pas rare de voir des maladies de l'estomac causées par des amas d'acide, ou pour le moins accompagnées de ce symptôme, guéries par l'usage du lait, ce qui dément formellement les deux dogmes les plus reçus de la doctrine courante sur ce point ; car les acides de l'estomac sont regardés comme un des indices les plus clairs de son relâchement, de sa faiblesse ; et le lait tient le premier rang parmi les remèdes relâchans.

Au reste, soit que par un préjugé très-ancien et très-répandu, les remèdes fortifiants, échauffans, toniques, soient généralement regardés comme amis de l'estomac, et comme capables de remédier à tous ces dérangements, les stomachiques proprement dits sont tous pris dans la classe des remèdes fortifiants, échauffans, toniques, ou même tous les remèdes fortifiants, échauffans, toniques sont en même temps regardés comme stomachiques ; et en effet, tous les remèdes de cet ordre sont propres à guérir plusieurs maladies de l'estomac.

Mais une observation plus éclairée a appris aussi qu'un grand nombre de ces incommodités étaient très-efficacement combattues par les remèdes rafraichissants et par les remèdes relâchans, c'est-à-dire, qu'en cherchant par le tatonnement des remèdes pour chaque cas particulier, il fallait se retourner du côté des rafraichissants et des relâchans, aussi-bien que du côté des toniques ; en sorte qu'on pourra laisser, si l'on veut, pour obéir à l'usage, le titre de stomachiques aux remèdes toniques ; mais en observant que ce ne sont pas les seuls qui soient propres aux affections de l'estomac, ou bien distinguer les stomachiques en stomachiques toniques, et en stomachiques rafraichissants et relâchans. Au reste, quoique les absorbans remédient quelquefois très-directement aux affections de l'estomac, nous ne les comptons point parmi les stomachiques, parce qu'il est évident qu'ils n'opèrent point du tout sur l'organe même, sur l'estomac, tandis que l'action des autres parait évidemment se porter uniquement sur les solides.

Les stomachiques tant rafraichissants et relâchants que toniques, n'étant, comme nous l'avons insinué déjà, que ces remèdes généraux considérés quant à un de leurs effets particuliers, nous ne saurions indiquer ici ces remèdes et en exposer la nature, sans répéter absolument et inutilement ce qui en est dit aux articles rafraichissants, relâchans, et toniques. Voyez ces articles.