S. m. (Anatomie) La lame osseuse qui sépare la cavité des narines est sujette à de grandes irrégularités, car on la trouve dans le plus grand nombre de sujets, bossuée tantôt d'un côté, tantôt de l'autre ; de sorte qu'il s'en faut beaucoup que les cavités des narines soient égales, ce qui n'est pas inutîle de savoir.

Les anatomistes prétendent que cette cloison nasale est composée de deux pièces, une supérieure antérieure qui appartient à l'os ethmoïde ; l'autre inférieure et postérieure, à laquelle ils ont donné le nom de vomer ; mais tout cela parait être une erreur, dont voici la cause.

La lame osseuse est si mince vers son milieu échancré, qu'elle se brise, pour peu qu'on y touche ; elle se fend d'elle-même lorsqu'elle a été exposée quelque temps au soleil et à la rosée ; de sorte qu'on a quelque peine à la trouver dans son entier, surtout dans les têtes des cimetières ; on l'a donc regardée comme faite de deux os, et en conséquence on a placé l'articulation de ces deux os dans l'endroit le plus faible de la cloison, qu'on trouve ordinairement brisé, sans faire attention au peu de solidité qu'aurait cette connexion qui serait contraire aux lois que la nature s'est imposée dans l'assemblage des os, et sans considérer que dans les articulations par surface, l'étendue doit être proportionnée au volume et à l'usage des parties, ce qui ne saurait convenir à l'articulation supposée ; enfin l'irrégularité de cette connexion, qui n'a presque jamais la même forme dans les sujets secs, et qu'on trouve tantôt dans un endroit, tantôt dans un autre, n'a point frappé le commun des anatomistes ; mais si l'on examine cette partie dans les sujets frais, on aura le plaisir de trouver la cloison dans son entier, et même on la trouvera telle dans plusieurs têtes seches qui n'auront pas été long temps exposées au soleil et à la rosée. (D.J.)