S. m. (Anatomie) est le nom latin de l'os de la cuisse ; nom que les Anatomistes ont conservé. On l'appelle en grec .

Cet os est le plus considérable et le plus fort des os cylindriques : il se porte de dehors en-dedans. Les femurs très-écartés supérieurement, se touchent presque vers les genoux. Un des principaux avantages de cette situation, est de donner plus de vitesse et de sûreté à notre démarche. Si les femurs eussent été parallèles, notre corps aurait été obligé de décrire une portion de cercle à chaque enjambée, et notre centre de gravité aurait été trop en danger de n'être pas soutenu. Afin que les femurs qui tendent obliquement l'un vers l'autre, puissent s'appuyer sur les jambes, dont la situation est perpendiculaire, leur extrémité inférieure est un peu recourbée en-dehors.

La partie inférieure du femur présente une tête grosse et polie, dans laquelle on observe un creux spongieux : dans ce creux spongieux est fixé un ligament appelé improprement ligament rond. Cette partie plus déliée au-dessous de la tête, qu'on appelle le cou de l'os femur, a un grand nombre de trous, dans lesquels pénètrent, suivant quelques-uns, des vaisseaux nourriciers, et selon d'autres, les fibres d'un ligament fort, annulaire, qui s'attache encore à un rebord rude, qu'on trouve à la racine de ce cou. Ce ligament contient et assujettit toute l'articulation ; l'obliquitté du cou, qui est presqu'horizontal, augmente l'écartement des femurs, dont nous avons déjà parlé, et donne une position favorable aux muscles, qui sont par-là plus éloignés du point fixe, et dont quelques-uns jouent par un levier coudé, le cou du femur faisant un angle obtus avec le reste de l'os qui tend en-bas.

La partie supérieure du femur a deux apophyses, qui ne sont (aussi-bien que la tête) que des épiphyses dans un âge tendre ; on appelle ces apophyses trochanters : l'un est grand et externe, l'autre petit et interne. Ces deux processus ont reçu le nom de trochanters, parce qu'ils servent à l'insertion de ces muscles, qui sont les principaux instruments du mouvement de rotation de la cuisse, ou bien parce que le mouvement de rotation y est plus sensible que dans le corps du femur.

L'extrémité inférieure du femur est beaucoup plus grosse qu'aucune de ses parties : elle forme deux tubérosités qu'on appelle condyles, séparés par une cavité considérable, et s'articule par ginglyme avec le tibia. On y remarque deux cavités ; l'une antérieure, pour le mouvement libre de la rotule ; l'autre postérieure, où les vaisseaux cruraux sont enveloppés dans la graisse. On trouve quelquefois des os sésamoïdes sur ces condyles, principalement sur l'extérieur. Nous ne dirons rien des ligaments et des muscles qui s'attachent à cette extrémité de l'os femur, qui n'est qu'une épiphyse dans la jeunesse.

Ce que le corps de l'os femur présente de plus singulier, c'est sa courbure. Il est convexe extérieurement, et vouté par derrière ; l'utilité et la cause de cette courbure sont assez inconnues. Il semble que deux remarques aient échappé aux auteurs qui en ont fait la description : la première, que le plus grand angle de cette courbure est plus proche de la partie supérieure du femur, ce qu'on pourrait attribuer à la résistance de la rotule, contre laquelle cet os arc-boute ; peut-être la courbure même du femur est-elle produite par le poids du corps dans les enfants qui s'abaissent, et ne peuvent fléchir le genou.

La seconde remarque est que le corps du femur parait être tors en quelque manière ; un plan qui passerait par les centres des deux condyles, et par le milieu de l'os, ferait un angle très-remarquable avec un autre plan qui passerait par ce même milieu, et par les centres de la tête du femur et du trochanter-major. (g)