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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Anatomie
sub. m. (Anatomie) Presque tous les anatomistes, même les plus grands, ceux à qui rien ne parait avoir échappé, soutiennent que le dartos est une membrane charnue qu'on doit regarder comme un véritable muscle cutané, dont le scrotum est intérieurement revêtu ; cette membrane charnue, ajoutent-ils, se trouve attachée par une espèce d'expansion aponévrotique, à la branche inférieure des os pubis, et fournit suivant Rau une enveloppe particulière à chaque testicule, de sorte que de l'adossement ou de l'union de ces deux enveloppes charnues, se forme une cloison attachée d'une part à l'urethre, et de l'autre à la portion du scrotum qui est vis-à-vis le raphé.

Mais est-il bien vrai que le dartos soit musculeux ? et n'a-t-on pas autant de raison de prétendre qu'il est formé par la membrane cellulaire du scrotum qui est presque toujours dépourvue de graisse, et qui a plus de solidité que celle qu'on rencontre ailleurs ? C'est le sentiment de Ruysch adopté par MM. Lieutaud et Monro, et il est difficîle de ne pas l'embrasser, en disant avec eux que le dartos n'est autre chose que la membrane cellulaire du scrotum. En effet, le tissu cellulaire dont le dartos est composé, et qui a aux environs des testicules une épaisseur considérable, n'est point différent de celui qu'on trouve sous la peau de la verge. Les Anatomistes ont cru voir ici une membrane charnue, trompés apparemment par la couleur rougeâtre que les vaisseaux sanguins qui y sont en grand nombre, donnent à cette partie. Ce tissu cellulaire, entrelacé de quelques fibres charnues, est capable de relâchement et de contraction, car il forme les rides et le resserrement des bourses, qui arrivent principalement quand on s'expose au froid ou que l'on sort du bain ; et c'est peut-être cet état de relâchement et de contraction qui a encore déterminé les Anatomistes à décider que cette partie était toute musculeuse. Quoiqu'il en sait, leur décision n'est ni sans appel, ni même faite nemine contradicente. Si la révision d'arrêt en matière civîle n'a plus lieu parmi nous, c'est par de très-bonnes raisons législatives : mais il n'en est pas de même en Physique et en Anatomie ; tout y est sujet à la révision, parce que rien n'est si bien décidé qu'on puisse être privé du droit de revoir, et c'est une prérogative dont on ne saurait trop jouir dans les matières de ce genre. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.