uvula, s. f. (Anatomie) c'est un corps rond, mol et spongieux, semblable au bout du doigt d'un enfant, qui est suspendu à la portion la plus élevée de l'arcade formée par le bord libre et flottant de la valvule du palais, près des trous des narines, perpendiculairement sur la glotte. Voyez GLOTTE, LARYNX, VOIX, etc.

Son usage est de briser la force de l'air froid, et d'empêcher qu'il n'entre avec trop de précipitation dans le poumon. Voyez RESPIRATION, POUMON, etc.

Elle est formée d'une duplicature de la tunique du palais. Quelques auteurs la nomment columella, et d'autres gurgulio.

Elle est mue par deux paires de muscles, et suspendue par autant de ligaments. Les muscles sont l'externe, appelé sphénostaphylin, qui tire la luette en haut et en arrière, et empêche les aliments qui ont été mâchés, de passer dans les trous des narines pendant la déglutition. Voyez SPHENOSTAPHYLIN. L'interne, appelé ptérygostaphylin, qui tire la luette en haut et en-devant. Voyez PTERYGOSTAPHYLIN.

Ces deux muscles tirent la luette en-haut pour faciliter la déglutition, et servent à la relever lorsqu'elle est relâchée et tombée. Dans ce cas-là, on a coutume d'aider à la relever, en y appliquant un peu de poivre concassé que l'on met sur le bout d'une cuillere. Voyez DEGLUTITION.

Bartholin dit que ceux qui n'ont point de luette, sont sujets à la phtisie, et en meurent ordinairement ; parce que l'air froid entrant trop rapidement dans les poumons, les corrompt. Voyez PHTHISIE.

Chute de la LUETTE, voyez CHUTE.

LUETTE, (maladies de la) cette partie est sujette à s'enflammer, et à devenir grosse et longue par un engorgement d'humeur pituiteuse. Dans le premier cas, les saignées, le régime humectant, et les gargarismes rafraichissants peuvent calmer l'inflammation, et résoudre la tumeur. Si elle se terminait par gangrène, comme on le voit quelquefois dans la maladie vénérienne, il faudrait en faire l'amputation.

La luette relâchée par des humeurs exige des gargarismes astringens et fortifiants. On lui donne aussi du ressort en mettant dans une petite cuillere du poivre en poudre fine, que l'on porte sous la luette pour la saupoudrer. Mais si elle était devenue blanche, longue, sans irritabilité, et incapable d'être rétablie dans son état naturel, il faudrait en retrancher la partie excédente.

Celse a parlé de cette opération, en disant qu'il faut saisir la luette avec des pinces, et couper au-dessus ce qu'il est nécessaire d'emporter. Mais Fabrice d'Aquapendente ne trouve pas cette opération facîle : comment, dit-il, saisir la luette avec des pincettes d'une main, et la couper de l'autre dans la partie la plus étroite, la plus profonde et la plus obscure de la bouche, principalement par la nécessité qu'il y a d'une main-tierce pour abaisser la langue ? C'est pourquoi, dit-il, je ne me sers point de pinces. J'abaisse la langue, et je coupe la luette avec des petits ciseaux. Il serait à propos d'avoir pour cette opération des ciseaux, dont les lames échancrées en croissant embrasseraient la luette, et la couperaient nécessairement d'un seul coup. 2°. Les branches doivent être fort longues, et former une courbe de côté du plat des lames, afin d'avoir les anneaux fort bas, et que la main ne bouche pas le jour. Fabricius Hildanus avait imaginé un anneau cannelé, portant un fil noué, propre à embrasser la luette, et à la lier. Scultet a corrigé cet instrument, et dit s'en être servi utilement à Ulm le 8 Juin 1637, sur un soldat de l'empereur, qui avait la luette pourrie. Après que Fabrice d'Aquapendente avait coupé la portion de luette relâchée, qu'il avait jugé à propos de retrancher ; il portait un instrument de fer, fait en forme de cuillere, bien chaud, non pour bruler et cautériser la luette, mais pour fortifier la chaleur naturelle presque éteinte de la partie, et rappeler sa vie languissante. Nous avons parlé au mot FEU, comment cet auteur s'était servi du feu d'une façon qu'il n'avait pas une action immédiate, dans la même intention de fortifier et de resserrer le tissu d'une partie trop humide. (Y)