S. m. terme d'Anatomie ; prolongement de la peau du penil, qui couvre le gland ou l'extrémité de la verge. Voyez nos Pl. anat. et leur explication. Voyez aussi PENIL et GLAND.

Le docteur Drake observe qu'on ne voit dans aucun des ouvrages de la nature autant de variété que dans le prépuce, et que dans les différents hommes, la figure et la proportion en sont toutes différentes.

C'est de-là apparemment qu'est venue la méthode de circoncire, pratiquée si universellement dans tout l'orient, qu'il faut considérer moins comme un acte de religion, que comme un moyen de tenir la partie nette, et d'empêcher les maladies qui naitraient dans ces pays de la rétention de la mucosité que fournissent les glandes de dessous le prépuce ; et le même auteur ajoute qu'il a Ve des orientaux, qui ayant des gros prépuces gonflés, ont été effrayés d'en voir sortir une mucosité, qui ne venait sans doute, que de ce qu'il s'en était amassé entre le prépuce et le gland ; et c'est sans doute cet inconvénient entr'autres, que le divin législateur des Juifs a eu en vue de prévenir, en faisant une loi de la circoncision. Voyez CIRCONCISION.

La peau du prépuce est double : à l'endroit où la peau interne se joint aux autres parties, il y a plusieurs glandes ovales, ou à-peu-près rondes, placées irrégulièrement autour de l'union du gland avec les corps caverneux, et sur le gland même.

Leur usage est de filtrer une liqueur qui rend le mouvement du prépuce sur le gland plus aisé. Quand cette liqueur devient rance par le grand âge, ou en conséquence d'un mal vénérien, elle écorche le gland et le prépuce ; et même quelquefois resserre ce dernier, au point qu'il faut quelquefois y faire une incision pour découvrir le gland. Voyez PHIMOSIS et PARAPHIMOSIS.

Ce repli lâche de la peau de la verge, qu'on nomme prépuce, et qui embrasse ordinairement la base du gland, lui est quelquefois attaché par défaut de conformation ; et cette cohérence demande toute la dextérité d'un habîle opérateur, afin d'éviter de blesser le prépuce et le gland.

Quelquefois par un autre vice de conformation, l'extrémité du prépuce est si étroite, qu'elle ne permet pas d'uriner sans douleur, ni de pouvoir découvrir le gland en aucune manière.

Quelquefois encore le prépuce est si allongé au-delà du gland, et si étroit dans son allongement, qu'outre la peine d'uriner, il reste toujours entre cet allongement du prépuce et du gland, une certaine quantité d'urine qui y est retenue, comme dans un petit réservoir, duquel elle s'écoule ensuite d'elle-même peu-à-peu, ou en pressant les extrémités du prépuce ; ces deux phimosis naturels se guérissent par la circoncision.

Palfyn dit avoir Ve dans un homme de 70 ans, un phimosis accompagné d'une petite pierre qui se trouva entre le gland et le prépuce, directement au-devant de l'orifice de l'uretre ; de sorte que le malade, chaque fois qu'il voulait uriner, était obligé de déplacer la petite pierre, avec un instrument convenable, de devant l'orifice de l'uretre. Il avait supporté son mal près de quatre ans, pendant lequel temps il avait jeté plusieurs petites pierres, mais il guérit par l'opération.

Le même Palfyn rapporte avoir Ve un autre homme âgé de 60 ans, qui avait un phimosis naturel, et le prépuce fort allongé ; outre qu'il avait beaucoup de peine à uriner, il restait toujours entre le gland et le prépuce une portion d'urine, qui y étant retenue comme dans une bourse, s'écoulait ensuite insensiblement dans ses culottes ; il fut délivré de cette incommodité par la circoncision.

On croit que les Turcs et plusieurs autres peuples, chez lesquels elle est en usage, auraient le prépuce trop long, si on n'avait pas la précaution de le couper. La Boulaye dit qu'il a Ve dans les déserts de Mésopotamie et d'Arabie, le long des rivières du Tigre et de l'Euphrate, quantité de petits garçons arabes, qui avaient le prépuce si long, qu'il pense que sans le secours de la circoncision, ces peuples seraient inhabiles au mariage.

Quelquefois enfin des enfants naissent sans aucune ouverture au prépuce ; dans ce cas, il faut y faire sur le champ une petite incision convenable, que l'on panse ensuite avec une tente.

PREPUCE, (Critique sacrée) ; les Juifs regardant le prépuce comme une souillure, nommaient par mépris les autres peuples incirconcis ; et S. Paul dit dans l'épitre aux Romains, ch. IIe 26. en parlant des Gentils : si les incirconcis observent les commandements de la loi, n'est-il pas vrai que tout incirconcis qu'ils sont, ils passent pour circoncis ?

Praeputium désigne toujours dans le vieux Testament une chose impure. Quand vous aurez planté des arbres fruitiers, ôtez les premiers fruits, eorum praeputia, parce qu'ils sont souillés, dit le Lévitique, xix. 23. Ces fruits qu'il fallait retrancher de l'arbre sans les manger, étaient ceux des trois premières années ; peut-être que jusqu'à la quatrième année, les fruits des jeunes arbres ne valaient rien dans la Palestine. Praeputium se prenait encore au figuré, et désignait les vices, les péchés ; ainsi praeputium cordis veut dire les dérèglements de l'âme. Deuter. Xe 16.

Adducère praeputium se prend au propre, et signifie rétablir le prépuce retranché par la circoncision. Il est parlé dans l'Ecriture de certains juifs, qui ayant honte de paraitre circoncis, et de porter cette marque de leur religion, employaient l'art des chirurgiens pour tâcher de cacher cette prétendue difformité ; fecerunt sibi praeputia, dit l'auteur du I. des Macch. j. 6.

Origène reconnait que quelques juifs se mettaient entre les mains des médecins, pour faire revenir leur prépuce. S. Epiphane parle de l'instrument dont on se servait pour cela, et des moyens qu'on employait ; Paul Eginete et Fallope ont expliqué la manière de couvrir les marques de la circoncision. Bartholin cite une lettre de Buxtorf, dans laquelle il rapporte un grand nombre de témoignages d'auteurs juifs, qui parlent de cette pratique, comme usitée parmi les apostats de leur religion ; mais on a raison d'assurer qu'il est impossible d'effacer la marque de la circoncision. (D.J.)