en Anatomie, est la dénomination qu'on donne à deux nerfs de la seconde conjugaison, qui prennent leur origine des cuisses de la moèlle allongée, et qui vont aux yeux. Voyez Planche anat. et leur explic. Voyez aussi au mot NERF.

Ces nerfs s'approchent peu-à-peu, à mesure qu'ils s'éloignent de leur origine, et s'unissent enfin à la base du cerveau, proche de l'entonnoir. Ils se séparent ensuite, mais sans se croiser, et il en Ve un à chaque oeil. Voyez OEIL.


Ils sont revêtus de deux tuniques qui viennent de la dure et de la pie-mère, et forment par leurs expansions les deux membranes des yeux, qu'on appelle la choroïde et la sclérotique. Voyez CHOROÏDE et SCLEROTIQUE.

La rétine qui est une troisième membrane, et l'organe immédiat de la vue, n'est que l'expansion de la partie fibreuse ou intérieure de ces nerfs. Voyez RETINE.

La construction des nerfs optiques est tout à fait différente de celle des autres nerfs, qui tous paraissent composés de fibres dures ; car ceux-ci avant d'entrer dans l'orbite de l'oeil, ne sont qu'une tunique ou un canal formé par la pie-mère, qui enferme une production de la moèlle du cerveau, et que l'on en fait aisément sortir. A leur entrée dans les yeux ils reçoivent une autre tunique de la dure-mère ; et ces deux tuniques sont attachées ensemble par des filets prodigieusement menus. Celle qui est formée par la pie-mère se prolonge jusqu'à la choroïde, et celle qui l'est par la dure-mère, jusqu'à l'uvée.

Depuis leur entrée dans l'orbite de l'oeil jusqu'à la prunelle, la moèlle enfermée dans ces deux tuniques se sépare en une grande quantité de petites cellules qui répondent l'une à l'autre. Voyez VISION.

Le lecteur ne sera point surpris si nous ajoutons ici differents points qui peuvent servir à expliquer divers phénomènes de la vision. Il saura donc qu'on a beaucoup disputé sur l'union de ces nerfs. Galien dit qu'ils se joignent et ne se croisent pas, comme Gabriel de Zerbis et autres l'ont pensé depuis. Vésale a confirmé la chose par une expérience. Dans une maladie il trouva le nerf droit plus grêle, devant et derrière leur union ; le gauche au contraire, était dans son état naturel ; Valverda dit avoir souvent fait la même remarque. Riolan, Santorini, Cheselden, Loeselius viennent à l'appui du même fait ; Vésale a encore l'exemple d'un homme dont les nerfs n'étaient pas unis, et qui n'avait rien de dérangé dans la vision. Charles Etienne, Columbus, Cassérius, Hovius, Briggs et Boerhaave sont tous du même avis.

Galien dit que cette union est cause que nous ne voyons qu'un objet, quoique nous ayons deux yeux. Ensuite le grand Newton a proposé dans ses petites questions, la même opinion qu'avait notre auteur ; savoir que la moitié droite des deux yeux venait de la couche droite du cerveau, et que les moitiés gauches de l'un et l'autre oeil, venaient de la couche gauche. Voilà en passant, la raison pour laquelle les maux de l'oeil droit passent si facilement dans l'oeil gauche. Lorsqu'on coupe le nerf optique droit, les deux yeux perdent la vue, suivant l'observation de Magatus. Dans les paralysies chroniques, les deux yeux sont presque inutiles, au jugement de S. Yves ; et Méibom a Ve une paralysie à l'oeil droit naître de la blessure du gauche. Selon Stenon les nerfs ne sont point unis dans leur épaisseur, si ce n'est dans le lamia. Willis, Briggs, etc. sont dans la même opinion. Monro, Bartholin et autres, prétendent aussi que cette union ne se trouve point dans le caméleon ; mais MM. de l'académie de Paris, ont démontré après Valisnieri, que ces nerfs s'unissaient dans cet animal comme dans tous les autres, à l'entrée du nerf optique. Dans l'oeil il y a une papille évidente, aplatie : au milieu du fond de cette papille sort une artériole, très-facîle à voir dans le bœuf, décrite dans le lion, par MM. de l'académie de Paris, par Perrault, Ridley, Morgagni, &c : il y en a quelquefois plusieurs ensemble. De Haller, comment. Boerh.

OPTIQUE, s. f. (Ordre encyclop. Entendement, Raison. philosoph. ou science, Science de la nat. Mathém. Mathématiques mixtes, Optique), est proprement la science de la vision directe, c'est-à-dire, de la vision des objets par des rayons qui viennent directement et immédiatement de ces objets à nos yeux sans être ni rompus, ni réfléchis par quelque corps. Voyez DIVISION. Ce mot vient du grec , je vais.

Optique, se dit aussi dans un sens plus étendu de la science de la vision en général. Voyez VISION, etc.

L'Optique prise en ce dernier sens, renferme la Catoptrique et la Dioptrique, et même la Perspective. Barrow nous a donné un ouvrage intitulé lectiones opticae, leçons optiques, dans lesquelles il ne traite que de la Catoptrique et de la Dioptrique. Voyez CATOPTRIQUE, DIOPTRIQUE, RSPECTIVETIVE.

On appelle aussi quelquefois Optique, la partie de la Physique qui traite des propriétés de la lumière et des couleurs, sans aucun rapport à la vision ; c'est cette science que M. Newton a traitée dans son admirable optique, où il examine les différents phénomènes des rayons de différentes couleurs, et où il donne sur ce sujet une infinité d'expériences curieuses. On trouve dans le recueil des opuscules du même auteur, imprimé à Lausanne, en 3 vol. in -4°. un autre ouvrage intitulé lectiones opticae, dans lequel il traite non-seulement des propriétés générales de la lumière et des couleurs, mais encore des lois générales de la Dioptrique. Voyez LUMIERE et COULEUR.

L'Optique prise dans le sens le plus particulier et le plus ordinaire qu'on donne à ce mot, est une partie des mathématiques mixtes, où l'on explique de quelle manière la vision se fait, où l'on traite de la vue en général, où l'on donne les raisons des différentes modifications ou altérations des rayons dans leur passage au-travers de l'oeil, et où l'on enseigne pourquoi les objets paraissent quelquefois plus grands, quelquefois plus petits, quelquefois plus distincts, quelquefois plus confus, quelquefois plus proches, quelquefois plus éloignés, etc. Voyez VISION, OEIL, APPARENT, etc.

L'Optique est une branche considérable de la Philosophie naturelle, tant parce qu'elle explique les lois de la nature, suivant lesquelles la vision se fait, que parce qu'elle rend raison d'une infinité de phénomènes physiques qui seraient inexplicables sans son secours. En effet, n'est-ce pas par les principes de l'Optique qu'on explique une infinité d'illusions et d'erreurs de la vue, une grande quantité de phénomènes curieux, comme l'arc-en-ciel, les parhélies, l'augmentation des objets par le microscope et les lunettes ? Sans cette science, que pourrait-on dire de satisfaisant sur les mouvements apparents des planètes, et en particulier sur leurs stations et rétrogradations, sur leurs éclipses, etc. ?

On voit par conséquent que l'Optique fait une partie considérable de l'Astronomie, et de la Physique.

Mais cette partie si importante des mathématiques, est d'une difficulté qui égale au-moins son utilité. Cette difficulté vient de ce que les lois générales de la vision tiennent à une métaphysique fort élevée, dont il ne nous est permis d'apercevoir que quelques rayons. Aussi n'y a-t-il peut-être point de science sur laquelle les Philosophes soient tombés dans un plus grand nombre d'erreurs ; il s'en faut même beaucoup encore aujourd'hui, que les principes généraux de l'Optique et ses lois fondamentales, soient démontrées avec cette rigueur et cette clarté qu'on remarque dans les autres parties des Mathématiques. On ne viendra à bout de perfectionner cette science, que par un grand nombre d'expériences, et par les combinaisons qu'on fera de ces expériences entr'elles, pour tâcher de découvrir d'une manière sure et invariable les lois de la vision, et les causes des différents jugements, ou plutôt des différentes erreurs de la vue. Pour se convaincre de ce que nous venons d'avancer, comme aussi pour se mettre au fait des progrès de l'Optique, et du chemin qui lui reste encore à faire, il suffira de parcourir les principaux ouvrages qui en traitent.

Il est assez probable, selon M. de Montucla, dans son hist. des Mathématiques, que la propagation de la lumière en ligne droite, et l'égalité des angles d'incidence et de réflexion (voyez LUMIERE), fut connue des Platoniciens ; car bientôt après, on voit ces vérités admises pour principes. On attribue à Euclide deux livres d'Optique, que nous avons sous son nom, et dont le premier traite de l'Optique proprement dite, le second de la Catoptrique, la Dioptrique étant alors inconnue ; mais cet ouvrage est si plein d'erreurs, que M. Montucla doute avec raison s'il est de cet habîle mathématicien, quoiqu'il soit certain qu'il avait écrit sur l'Optique : d'ailleurs M. Montucla prouve invinciblement que cet ouvrage a du-moins été fort altéré dans les siècles suivants, et qu'ainsi il n'est pas au-moins tel qu'Euclide l'avait fait.

Ptolémée, l'auteur de l'Almageste (voyez ALMAGESTE et ASTRONOMIE), nous avait laissé une optique fort étendue qui n'existe plus. Dans cette optique, comme nous l'apprenons par Alhasen, et par le moine Bacon qui la citent, Ptolémée donnait une assez bonne théorie pour son temps de la réfraction astronomique, et une assez bonne explication du phénomène de la lune vue à l'horizon, explication à-peu-près conforme à celle que le père Malebranche en a donné depuis. Voyez VISION et APPARENTE. On y trouvait aussi la solution de ce beau problème de Catoptrique, qui consiste à trouver le point de réflexion sur un miroir sphérique, l'oeil et l'objet étant donnés. Du reste, à en juger par l'optique d'Alhasen, qui parait n'être qu'une copie de celle de Ptolémée, il y a lieu de croire que celle-ci contenait beaucoup de mauvaise physique. Cet Alhasen était un auteur arabe, qui vivait, à ce qu'on croit, vers le XIIe siècle ; son optique, quoique très-imparfaite, même quant à la partie mathématique, est fort estimable pour son temps : Vitellion qui l'a suivi, n'a guère fait que le copier en le mettant dans un meilleur ordre.

Maurolicus de Messine, en 1575, commença à dévoiler l'usage du crystallin dans son livre de lumine et umbrâ, et il résolut très-bien le premier la question proposée par Aristote, pourquoi l'image du soleil reçue à-travers un trou quelconque, est semblable à ce trou à une petite distance, et circulaire, lorsqu'elle s'éloigne beaucoup du trou ?

Porta dans son livre de la Magie naturelle, donna les principes de la chambre obscure (voyez CHAMBRE OBSCURE) ; et cette découverte conduisit Kepler à la découverte de la manière dont se fait la vision ; ce grand homme aperçut et démontra que l'oeil était une chambre obscure, et expliqua en détail la manière dont les objets venaient s'y peindre. (Voyez VISION et OEIL ARTIFICIEL.) C'est ce que Kepler a détaillé dans son Astronomiae pars optica, seu paralypomena in Vitellionem ; ouvrage qui contient beaucoup d'autres remarques d'Optique très-intéressantes. Antoine de Dominis, dans un ouvrage assez mauvais d'ailleurs, donna les premières idées de l'explication de l'arc-en-ciel (voyez ARC-EN-CIEL), Descartes la perfectionna, et Newton y mit la dernière main. Jacques Gregori, dans son optica promota, proposa plusieurs vues nouvelles et utiles pour la perfection des instruments optiques, et sur les phénomènes de la vision, par les miroirs ou par les verres. Barrow, dans ses lectiones opticae, ajouta de nouvelles vérités à celles qui avaient déjà été découvertes. Voyez DIOPTRIQUE, MIROIR, et CATOPTRIQUE ; mais le plus considérable et le plus complet de tous les ouvrages qui ont été faits sur l'Optique, est l'ouvrage anglais de M. Smith, intitulé opticks, système complet d'Optique, en deux volumes in -4°. L'auteur y traite avec beaucoup d'étendue tout ce qui appartient à la vision, soit par des rayons directs, soit par des rayons réfléchis, soit par des rayons rompus. A l'égard des inventions des lunettes, des télescopes, etc. Voyez ces mots à leurs articles.

De l'Optique nait la Perspective, dont toutes les règles sont fondées sur celles de l'Optique ; la plupart des auteurs, entr'autres le père Jacquier, font de la Perspective une partie de l'Optique : quelques-uns, comme Jean, évêque de Cantorbery, dans sa perspectiva communis, réunissent l'Optique, la Catoptrique, et la Dioptrique, sous le nom général de perspective. Voyez PERSPECTIVE.

L'Optique en général, soit qu'elle ne considère que la vision par des rayons directs, soit qu'elle considère la vision par des rayons réfléchis ou rompus, a principalement deux questions à résoudre ; celle de la distance apparente de l'objet ou du lieu auquel on le voit, sur quoi voyez DISTANCE et APPARENT, et celle de la grandeur apparente du même objet, sur quoi voyez l'article APPARENCE et l'article VISION. A l'égard des lois de la vision par des rayons réfléchis ou rompus, voyez aux articles APPARENT, MIROIR, CATOPTRIQUE, et DIOPTRIQUE, ce que l'on sait jusqu'à présent sur ce sujet, et qui laisse encore beaucoup à désirer, ainsi que les lois connues ou admises jusqu'à présent sur la vision directe. Voyez aussi la suite de cet article sur les inégalités optiques.

OPTIQUE, pris adjectivement, se dit de ce qui a rapport à la vision. Voyez VISION, etc.

Angle optique, Voyez ANGLE.

Cône optique, est un faisceau de rayons, qu'on imagine partir d'un point quelconque d'un objet, et venir tomber sur la prunelle pour entrer dans l'oeil. Voyez plus bas PINCEAU OPTIQUE.

Axe optique, est un rayon qui passe par le centre de l'oeil, et qui fait le milieu de la pyramide ou du cône optique. Voyez AXE.

Chambre optique, voyez CHAMBRE OBSCURE.

Verres optiques, sont des verres convexes ou concaves, qui peuvent réunir ou écarter les rayons, et par le moyen desquels la vue est rendue meilleure, ou conservée si elle est faible, etc. Voyez VERRE, LENTILLE, LUNETTE, MENISQUE, etc.

Inégalité optique, se dit en Astronomie, d'une irrégularité apparente dans le mouvement des planètes ; on l'appelle apparente, parce qu'elle n'est point dans le mouvement de ces corps, mais qu'elle ne vient que de la situation de l'oeil du spectateur, qui fait qu'un mouvement qui serait uniforme, ne parait pas tel ; cette illusion a lieu, lorsqu'un corps se meut uniformément dans un cercle, dont l'oeil n'occupe pas le centre. Car alors le mouvement de ce corps ne parait pas uniforme, au lieu que si l'oeil était au centre du mouvement, il le verrait toujours uniforme.

On peut faire voir par l'exemple suivant, en quoi consiste l'inégalité optique. Supposons qu'un corps se meuve dans la circonférence du cercle A B D E F G Q P (Planche optique, fig. 40.), et qu'il parcoure les arcs égaux A B, B D, D E, E F, en temps égaux ; supposons ensuite que l'oeil soit dans le plan du même cercle, mais qu'il soit hors du cercle, par exemple en O, et qu'il voie de-là le mouvement du corps dans le cercle A B Q P : lorsque le corps vient de A en B, son mouvement apparent est mesuré par l'angle A O B, ou par l'arc H L, qu'il semble décrire ; mais dans un temps égal, qu'il met ensuite à parcourir l'arc B D, son mouvement apparent est mesuré par l'angle B O D, ou par l'arc L M, qui est moindre que le premier arc H L : quand le corps sera arrivé en D, il sera Ve au point M de la ligne N L M. Or il emploie le même temps à parcourir D E, qu'à parcourir A B ou B D, et quand il est arrivé en E, il est Ve encore en M, c'est-à-dire, qu'il parait à-peu-près stationnaire pendant le temps qu'il parcourt D E. Quand il vient ensuite en F, l'oeil le voit en L, et quand il est en G, il parait en H, de sorte qu'il semble avoir retourné sur ses pas, ou être devenu rétrograde ; enfin, depuis Q jusqu'en P, il parait de nouveau à-peu-près stationnaire. Voyez STATION et RETROGRADATION.

On voit par cette explication, que l'inégalité dont nous parlons, dépend de la situation de l'oeil qui n'est point au centre du mouvement de la planète : car si l'oeil au lieu d'être en O, est transporté au point C (fig. 40. n °. 2.), et qu'il y demeure pendant tout le temps d'une révolution de la planète, il est évident que puisque la planète parcourt selon notre supposition des arcs de cercle égaux dans des temps égaux, le spectateur n'apercevra du point C, que des mouvements parfaitement égaux entr'eux.

Si l'on prenait dans le cercle tout autre point que le centre, et que l'observateur fût, par exemple, (fig. 40. n °. 3.) situé au point O, entre le centre et la circonférence : alors quoique la même planète parcourut des arcs égaux dans des temps égaux, son mouvement paraitrait néanmoins fort inégal, Ve du point O : car lorsque la planète sera dans sa plus grande distance du point A, son mouvement paraitra fort lent ; au contraire il paraitra très-rapide lorsqu'elle se sera approchée du point C, le plus près qu'il est possible ; ce qui est évident, puisque l'angle C O D est beaucoup plus grand que l'angle A O B, quoique les arcs A B, C D, soient égaux entr'eux. Cependant il faut bien remarquer, que dans cette supposition de l'oeil placé entre le centre et la circonférence, jamais la planète ne saurait paraitre stationnaire ni rétrograde ; d'où il s'ensuit, que s'il arrivait que l'observateur vint à découvrir la planète tantôt directe, tantôt stationnaire, et tantôt rétrograde, il faudrait conclure qu'il aurait lui-même un mouvement particulier, et que son oeil ne serait plus situé dans un point fixe ou immobile, comme on l'a supposé jusqu'ici. Instit. astron. p. 14.

Il est visible par la figure 40. n°. 2. que si l'oeil est placé en O, et que le corps se meuve uniformément autour du centre C, son mouvement paraitra s'accélérer continuellement de A en M ; car les arcs A B, B N, N D, etc. étant supposés égaux, les angles A O B, B O N, N O D, etc. vont toujours en croissant, et le mouvement à de très-grandes distances est proportionnel à ces angles. Voyez APPARENT.

On appelle cette inégalité inégalité optique, pour la distinguer de l'inégalité réelle ; car dans l'explication que nous venons de donner de l'inégalité optique, nous avons supposé que le mouvement de la planète ou du corps dans la courbe A E G P était uniforme, et que cette courbe était un cercle, au lieu qu'en effet cette courbe est une ellipse dont la planète ne parcourt point des arcs égaux en temps égaux. Ainsi le mouvement des planètes est tel qu'il n'est pas uniforme en lui-même, et que quand il le serait, il ne nous le paraitrait pas. C'est pourquoi on distingue dans ce mouvement deux inégalités, l'une optique, l'autre réelle. Voyez ABSOLU et EQUATION.

Si un corps se meut autour d'un point quelconque, de sorte qu'il décrive autour de ce point des aires proportionnelles aux temps, sa vitesse angulaire apparente à chaque instant, sera en raison inverse du carré de la distance ; car puisque l'instant étant constant, l'aire est constante, l'arc circulaire décrit du centre et du rayon vecteur est en raison inverse de la distance. Or pour avoir l'angle, il faut diviser cet arc par le rayon ; donc la vitesse angulaire, ou l'angle décrit pendant un instant constant, est en raison inverse du carré de la distance au centre. Or dans les planètes cette vitesse angulaire est la vitesse apparente, parce que les planètes étant fort éloignées, paraissent toujours à l'oeil se mouvoir circulairement. Voyez APPARENT.

On appelle en général illusions optiques, toutes les erreurs où notre vue nous fait tomber sur la distance apparente des corps, sur leur figure, leur grandeur, leur couleur, la quantité et la direction de leur mouvement. Voyez APPARENT, etc.

Pinceau optique, ou pinceau de rayon, c'est l'assemblage des rayons, par le moyen desquels on voit un point ou une partie d'un objet. Voyez PINCEAU.

Quelques écrivains d'Optique regardent ces prétendus pinceaux comme une chimère. Cependant on ne saurait douter de l'existence de ces pinceaux, si on fait réflexion que chaque point d'un objet pouvant être Ve de tous côtés, envoye nécessairement des rayons de toutes parts et dans toutes sortes de directions, et que par conséquent plusieurs de ces rayons tombent à-la-fais sur la prunelle qui a une certaine largeur, et que ces rayons traversent ensuite le globe de l'oeil où ils sont rompus et rapprochés par les différentes liqueurs dont le globe de l'oeil est composé, de manière qu'ils se réunissent au fond de l'oeil. Cette réunion est nécessaire pour la vision distincte ; et le fond de l'oeil est une espèce de foyer où doivent se rassembler les rayons que chaque point de l'objet envoie. Voyez la fig. 39 d'Optique, où B est le point visible ; G S, le crystallin, et C, le foyer des rayons envoyés sur le crystallin. Voyez aussi VISION.

Lieu optique d'une étoile, c'est le point du ciel où il parait à nos yeux qu'elle est. Voyez LIEU.

Ce lieu est ou vrai ou apparent ; vrai, quand l'oeil est supposé au centre de la terre ou de la planète de laquelle on suppose qu'il voit ; et apparent, quand l'oeil est hors du centre de la terre ou de la planète. Voyez APPARENT et PLANETE. La différence du lieu vrai au lieu apparent, forme ce que nous appelons parallaxe. Voyez PARALLAXE.

Pyramide optique se dit dans la perspective d'une pyramide A B C O (Pl. perspect. fig. 1.) dont la base est l'objet visible A B C, et dont le sommet est dans l'oeil O. Cette pyramide est formée par les rayons qui viennent à l'oeil des différents points de la circonférence de l'objet.

On peut aussi entendre facilement par cette définition ce que c'est que le triangle optique. C'est un triangle comme A C O, dont la base est une des lignes droites A C de la surface de l'objet, et dont les côtés sont les rayons O A, O C.

Rayons optiques se dit principalement de ceux qui terminent une pyramide ou un triangle optique, comme O A, O C, O B, etc. Chambers. (O)