S. m. (Anatomie) en anglais nipple. On appelle mamelon le tubercule ou bouton qui s'élève du centre de l'aréole de la mamelle ; son volume est différent selon l'âge et le tempérament en général, et selon les différents états du sexe en particulier. Dans les femmes enceintes et dans celles qui alaitent, il est d'un volume assez considérable, ordinairement plus en hauteur ou longueur qu'en largeur ou épaisseur. Il y en a qui l'ont très-court, ce qui est très-incommode à l'enfant qui tette.

Le tissu du mamelon est caverneux, élastique, et sujet à des changements de consistance, en fermeté et en flaccidité. Il parait composé de plusieurs faisceaux ligamenteux, dont les extrémités forment la base et la sommité du mamelon ; ces faisceaux paraissent être légèrement plissés dans toute la longueur de leurs fibres : de sorte qu'en le tirant et l'allongeant on en efface les plissures, qui reviennent aussi-tôt qu'on cesse de tirer.

Entre les faisceaux élastiques sont placés, par de petits intervalles et dans la même direction, sept ou huit tuyaux particuliers, qui du côté de la base du mamelon aboutissent à un confluent irrégulièrement circulaire des conduits laiteux ; et du côté de la sommité du même mamelon s'ouvrent par autant de petits trous presque imperceptibles. Ces tuyaux étant étroitement liés avec les faisceaux élastiques, se plissent de même.

Le corps du mamelon est enveloppé d'une production cutanée extrêmement mince, et de l'épiderme ; la surface externe du mamelon est fort inégale, par quantité de petites éminences et rugosités irrégulières dont celles du contour et de la circonférence du mamelon se trouvent en quelques sujets avoir un arrangement transversal ou annulaire, quoique très-interrompu et comme entrecoupé.

Cette direction parait dépendre de la plissure élastique des faisceaux dont je viens de parler, et on peut par cette simple structure expliquer comment les enfants en suçant le mamelon, et les paysannes en tirant les pis de la vache, font sortir le lait ; car les tuyaux excrétoires étant ridés conformément aux plis des faisceaux, ces rides, comme autant de valvules, s'opposent à la sortie du lait, dont les conduits laiteux sont remplis : au lieu que le mamelon étant tiré et allongé, ces tuyaux perdent leurs plis et présentent un passage tout droit. Ajoutez ici que si l'on tire avec quelque violence, on allonge en même temps le corps de la mamelle, d'où résulte un retrécissement latéral qui presse le lait vers les tuyaux ouverts. On peut encore, en comprimant seulement le corps de la mamelle, presser le lait vers le mamelon, et forcer le passage par les tuyaux.

Comme la substance du mamelon est caverneuse, de même que celle du pénil, c'est pour cette raison qu'il grossit et se relève quand on le manie, que les impressions de l'amour agissent, et que les enfants tetent ; outre que cette partie est composée de vaisseaux sanguins très-nombreux, de tuyaux lactés, et d'une épiderme sensible qui le couvre, les trous et les orifices des tuyaux lactés sont au nombre de sept, huit, dix, et paraissent bien dans les nourrices : l'aréole qui est parsemée de glandes est d'un rouge vif dans les jeunes filles ; il devient d'une couleur plus obscure dans les femmes mariées, et livide dans les vieilles. Hollier a Ve un double mamelon dans une seule mamelle, et le lait découlait de chacun de ces deux mamelons.

Quand le mamelon dans une jeune femme nouvellement accouchée est si petit et si enfoncé dans le corps de la mamelle, que l'enfant ne peut s'en saisir pour teter, il faut alors se servir d'un enfant plus âgé, plus fort, d'un adulte, d'un instrument de verre à teter, de la partie supérieure d'une pipe à fumer, etc.

Les femmes en couches qui nourrissent leurs enfants sont assez fréquemment affligées de gerçures et d'ulcérations douloureuses au mamelon : on le frottera du mucilage de semence de coings, d'huîle de myrrhe par défaillance, ou l'on fera tomber dessus le mamelon à-travers une mousseline, un peu de poudre fine de gomme adraganth : on tâchera d'empêcher le mamelon de s'attacher au linge ; c'est pourquoi lorsque l'enfant aura tetté, on lavera le mamelon avec une solution d'un peu de sucre de saturne dans de l'eau de plantain, et on appliquera dessus un couvercle d'ivoire ou de cire blanche fait exprès. (D.J.)

MAMELONS de la langue, (Anatomie) sont des petites éminences de la langue, qu'on appelle ainsi parce qu'elles ressemblent au petit bout des mamelles. Voyez LANGUE.

De la tunique papillaire de la langue s'élèvent quantité de mamelons nerveux qui, pénétrant les substances visqueuses qui sont au-dessus, se terminent à la surface de la langue. Voyez PAPILLAIRE.

C'est par le moyen de ces mamelons que la langue est supposée avoir la faculté du gout. Voyez GOUT.

MAMELONS, (Histoire naturelle, Minéralogie) c'est ainsi que l'on nomme des concrétions pierreuses et minérales, dont les surfaces présentent des espèces de tubercules ou d'excrescences, assez semblables au bout d'un téton. Plusieurs pierres et incrustations prennent cette forme ; on la remarque pareillement dans plusieurs mines métalliques, surtout dans l'hématite, dans quelques pyrites qui ont la forme d'une grappe de raisin, etc. (-)

MAMELON, s. m. (Conchyliologie) Ce mot se dit, en Conchyliologie, de toutes sortes de tubercules qui se trouvent sur les coquillages, et en particulier de la partie ronde et élevée qui se voit sur la robe des oursins, de laquelle le petit bout s'engrene dans les pointes ou piquans dont la coquille de cet animal est revêtue. (D.J.)

MAMELON, (Jardinage) c'est le bouton d'un fruit.

MAMELON, (Art mécanique) c'est l'extrémité arrondie de quelques pièces de fer ou de bois. Le mamelon se place et se meut dans la lumière. La lumière est la cavité où il est reçu. Ainsi le mamelon d'un gond est la partie qui entre dans l'oeil de la pentière ; le mamelon d'un treuil est l'extrémité aiguë de l'arbre, sur laquelle il tourne.