S. f. en Anatomie, sont deux corps blanchâtres, spongieux et glanduleux, situés à la racine de la verge, immédiatement au-dessous du col de la vessie, et de la grosseur environ d'une noix.

Les auteurs attribuent deux sortes de substances aux prostates : l'une glanduleuse, et l'autre spongieuse ou poreuse. Cette dernière semble n'être autre chose qu'un assemblage de petits vaisseaux et de cellules, au milieu duquel passent les vésicules séminales, sans qu'il y ait de communication entr'elles et les prostates.

Les prostates ont leurs conduits excrétoires propres, en assez grand nombre. Graaf dit qu'il ne se souvient pas d'en avoir Ve moins de dix dans les prostates de l'homme. Dans les chiens, il y en a quelquefois jusqu'à cent, qui tous se déchargent dans l'urethre, les uns au-dessus, les autres au-dessous du verumontanum, et chacun desquels a sa caroncule propre.

De ces conduits sort une humeur blanchâtre et gluante, qui est séparée dans la partie glanduleuse des prostates, et portée de-là dans la cavité de l'urethre.

L'usage de cette humeur est d'enduire et de lubrifier la cavité de l'urethre, de peur que l'urine, en passant, ne la blesse par son acrimonie, et aussi de servir de véhicule à la semence dans le temps de l'éjaculation. Voyez URINE, URETHRE, etc.

Quelques-uns prennent l'humeur des prostates pour une troisième sorte de semence, mais sans beaucoup de raison. Voyez SEMENCE.

Boerhaave croit qu'elle peut servir à nourrir le petit animal pendant les premiers moments après le coït. Il ajoute que cette humeur demeure après la castration, mais sans être prolifique.

Le même auteur dit, d'après les mémoires de l'académie royale des Sciences, que les prostates consistent dans un assemblage de douze glandes, chacune desquelles se termine par son canal excrétoire dans une petite poche, où elle décharge l'humeur qu'elle a séparée. Ces douze petites poches s'ouvrent dans la cavité de l'urethre par autant de conduits excrétoires, qui environnent les embouchures ou orifices des conduits éjaculatoires ; d'où il arrive que la semence et l'humeur des prostates sont très-exactement mêlées.

PROSTATES maladies des, (Médecine) un corps glanduleux, adhérent à l'urethre vers le col de la vessie, dans lequel canal il envoye par différents conduits, une humeur produite par la pression du muscle compresseur, est connu sous le nom de prostates.

L'enflure de ce corps glanduleux, sa contusion et sa dureté causent souvent dans le perinée, une tumeur douloureuse suivie d'ordinaire d'une dysurie et d'une strangurie, qui doit être traitée comme dans les autres parties du corps. Le relâchement qui arrive aux prostates, et qui produit un écoulement d'urine nommé gonorrhée bénigne, et qu'on peut garder longtemps sans un grand affoiblissement, demande plutôt l'usage des corroborants externes et des balsamiques, que celui des diurétiques internes ; mais s'il revient à s'y mêler quelque chose de la maladie vénérienne, il en résulte une gonorrhée virulente, qu'il faut guérir par les remèdes ordinaires, combinés avec les antivénériens. (D.J.)

PROSTATES, (Antiquité grecque) , c'était tout patron sous la protection duquel se mettaient ceux qui devaient séjourner quelque temps dans la ville d'Athènes ; s'ils manquaient, ou s'ils négligeaient de se choisir un patron ou protecteur, on les assignait devant le polémarque, et cette faute était punie par la confiscation de leurs effets. Potter, Archaeol. graec. L. I. c. Xe (D.J.)