S. f. (Pharmacie) composition faite avec des pommes et des graisses, pour adoucir, embellir la peau, pour en guérir quelques légères maladies, comme des élevures, des boutons, des gersures. On fait des pommades de jasmin, d'orange, de jonquille, de tubéreuse, c'est-à-dire on leur donne l'odeur de ces fleurs-là avec leur huîle essentielle. La pommade commune se fait avec de la graisse de chevreau, des pommes de court-pendu, un citron tranché par rouelles : on y ajoute un verre d'eau de mélisse ou de fleur d'orange, et demi-verre de vin blanc bouillis, coulés et ensuite arrosés d'huîle d'amande douce ; mais les Parfumeurs ont leurs petits secrets pour la composition des pommades dont les dames font le plus d'usage. Ce ne sont pas sans doute celles dont parle Rochefort dans ses mémoires. Il raconte que se promenant un jour dans les appartements des filles de la reine, il aperçut sur une toilette une petite boite de pommade d'une autre couleur que celle de l'ordinaire ; et qu'en ayant mis imprudemment sur ses lèvres, où il avait un peu mal, il y sentit un mal enragé, que sa bouche se retrécit, et que ses gencives se ridèrent. (D.J.)

POMMADE BLANCHE des boutiques, (Pharmacie) Selon la description de la pharmacopée de Paris, prenez racine d'iris de Florence, une once ; acorus vrai et benjoin, de chacun demi-once ; bois de roses et cloux de girofle, de chacun deux gros : pilez ces drogues grossièrement, serrez-les dans un nouet, et faites-les cuire à feu doux avec deux livres et demie de sain-doux, douze pommes de reinette coupées par morceaux, quatre onces d'eau-rose, et deux onces d'eau de fleurs d'orange ; après une cuite très-légère, passez sans expression, séparez de l'eau la pommade refroidie qui nagera dessus, et gardez-la pour l'usage.

Cette pommade n'est proprement que du sain-doux fondu, lavé et aromatisé : elle a dans l'usage extérieur les propriétés des graisses, et de plus l'agrément du parfum. Voyez GRAISSE, Mat. méd. (b)

POMMADE ROUGE des boutiques, (Pharmacie) Selon la pharmacopée de Paris, prenez cire blanche coupée à morceaux, et moèlle de bœuf, de chacune une once ; pommade blanche, trois onces : faites fondre ces matières dans un vaisseau de fayance à un feu leger ; ajoutez alors un gros de racine d'orcanette écrasée ; remuez de temps en temps avec une spatule de bois, jusqu'à ce que la pommade ait acquis une belle couleur rouge : alors passez à-travers un linge, et gardez pour l'usage.

Cette pommade a la même vertu que la pommade blanche ; elle a un peu plus de consistance : mais il ne parait pas que cette qualité change quelque chose à ses vertus. On l'emploie principalement pour les gersures des lèvres, et pour les boutons et les petites croutes qui viennent autour de la bouche. (b)

POMMADE, terme de voltigeur, c'est un saut que fait le voltigeur en tournant sur le cheval de bois, et en appuyant seulement la main sur le pommeau de la selle.