S. m. (Jardinage) espèce de poire fort grosse et fort vantée pour la bonté de son gout. Il y en a de plusieurs espèces ; les principales sont le bon-chrétien d'été, et le bon-chrétien d'hiver : celui d'été est beurré, long, pyramidal et assez gros ; ce fruit porte jusqu'à quatre pouces de diamétre par son milieu, sur cinq à six de hauteur ; sa couleur naturelle est jaune : il demeure sur l'arbre depuis le mois de Mai jusqu'à la fin d'Octobre, et se conserve quatre à cinq mois dans la serre. Celui d'hiver a la même forme que celui d'été : sa chair est cassante, sa saveur agréable, et son eau douce et sucrée. Son défaut est d'être un peu coriasse et pierreux. Les curieux distinguent plusieurs sortes de bon-chrétiens, tant d'hiver que d'été : mais toutes ces distinctions sont de fantaisie.

La Quintinie fait encore mention du bon-chrétien d'été musqué, et du bon-chrétien d'Espagne : le premier de ces fruits est une poire de la grosseur d'une belle bergamotte, blanche d'un côté, rouge de l'autre, d'une chair entre le tendre et le cassant, et pleine d'eau et de parfum. Le second a tout à fait la forme du bon-chrétien d'hiver : mais il est rouge d'un côté, et piqueté de points noirs, d'un blanc jaunâtre de l'autre ; sa chair est très-cassante, son eau douce, sucrée, et assez agréable, quand il est mûr ; ce qui arrive assez communément depuis la mi-Novembre jusqu'à la mi-Décembre, et quelquefois en Janvier.

Au reste on ne peut guère avoir aucun de ces bon-chrétiens d'une certaine beauté, qu'on n'en mette les arbres en espalier ; on n'en obtient autrement que dans des jardins d'une exposition très-favorable.