S. f. terme de Chirurgie, tumeur contre nature au scrotum, formée par la présence du sang épanché dans les cellules graisseuses de cette partie. Cette maladie vient d'une chute ou d'un coup violent qui, en meurtrissant la partie, auront occasionné l'ouverture des vaisseaux sanguins qui arrosent la partie blessée. La tumeur est d'un rouge brun, et son traitement est le même que celui qui convient à toutes les contusions. Le malade doit être saigné plus ou moins suivant son âge, son tempérament et la force de la contusion. Les fomentations spiritueuses avec l'eau-de-vie camphrée, les compresses trempées dans cette liqueur, et soutenues d'un bandage nommé suspensoir, feront le pansement dans les premiers jours. Si la contusion menaçait de gangrene, et que les secours qu'on vient de décrire n'aient pu prévenir cette terminaison, il faudrait scarifier la tumeur pour débarrasser la partie du sang épanché qui suffoque le principe vital ; on appliquerait des remèdes antiputrides, tels qu'une onction avec l'onguent de styrax, et pardessus un cataplasme aromatique. Le quinquina en poudre peut être très-utilement a jouté aux poudres de scordium, de rue, de sauge, d'absynthe, de camomille, etc. dont on compose les cataplasmes antigangréneux. M. Bertrandi, chirurgien du roi de Sardaigne, a rapporté dans un mémoire inséré dans le troisième tome de l'académie royale de chirurgie, l'observation d'un médecin de ses amis à qui il survint une gangrene au scrotum. Il le laissa scarifier, saupoudra les incisions avec la poudre de quinquina, et se fit envelopper les bourses avec des compresses trempées dans la décoction de cette drogue. Par ce moyen la gangrene s'arrêta, les parties qui en étaient atteintes se desséchèrent ; il resta un ulcère louable, qui fut facilement amené à une parfaite cicatrice. Le docteur Pringle a fait de très-belles observations sur la vertu antiputride du quinquina dans l'usage extérieur. Il a mis dans une infusion de quinquina faite tout simplement avec de l'eau de fontaine un morceau de chair pourrie ; elle s'est tellement rétablie dans son premier état, qu'il l'a conservée sans corruption pendant une année entière dans la même liqueur. Voyez ce que nous avons dit de l'usage intérieur du quinquina au mot GANGRENE.

La lymphe qui forme l'hydrocele est quelquefois si acrimonieuse qu'elle ulcère des vaisseaux sanguins, ce qui produit un hématocele. Il arrive aussi que le sang épanché, à l'occasion d'une plaie dans le scrotum, dégénere en hydrocele, lorsque le sang a été discuté par l'action des topiques : on voit néanmoins à l'ouverture de ces sortes de tumeurs, qu'il en sort de l'eau qui charrie quelques grumeaux de sang.

Les auteurs ne se servent pas communément du mot hématocele. On le trouve employé par Ingrassias dans ses commentaires sur Avicenne, ou traité des tumeurs contre nature. M. Bertrandi s'en est servi dans les mémoires de l'académie de Chirurgie : il exprime une maladie particulière, qui mérite bien d'avoir un nom propre. (Y).