S. f. (Histoire ancienne et moderne) mot tiré du grec , roi ; c'est-à-dire maison royale. C'était à Rome un bâtiment public et magnifique, où l'on rendait la justice à couvert ; ce qui le distinguait du forum, place publique, où les magistrats tenaient leurs séances en plein air. Il y avait dans ces basiliques de vastes salles voutées, et des galeries élevées sur de riches colonnes : des deux côtés étaient des boutiques de marchands, et au milieu une grande place pour la commodité des gens d'affaires. Les tribuns et les centumvirs y rendaient la justice, et les jurisconsultes ou légistes gagés par la république, y répondaient aux consultations. C'est ce qu'a voulu dire
Ciceron dans une épitre à Atticus, basilicam habeo, non villam, frequentiâ formianorum ; parce qu'on venait le consulter de toutes parts à sa maison de campagne, comme s'il eut été dans une basilique. Les principales basiliques de Rome étaient Julia Porcia, Sisimini Sempronii, Caii, Lucii, ainsi nommées de leurs fondateurs, et la banque, basilica argentariorum. On en construisit d'autres moindres pour les marchands, et où les écoliers allaient faire leurs déclamations. Le nom de basilique a passé aux édifices dédiés au culte du vrai Dieu, et aux chapelles bâties sur les tombeaux des martyrs : ce nom parait surtout leur avoir été affecté en Grèce. Ainsi l'on nommait à Constantinople la basilique des saints apôtres, l'église où les empereurs avaient fait transporter les reliques de quelques apôtres. Il était défendu d'y enterrer les morts, et les empereurs même n'avaient leur sépulture que sous les portiques extérieurs, ou le pa vis de la basilique.
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