S. f. terme de Chirurgie, incision qu'on fait à une partie dans un endroit plus ou moins éloigné d'une plaie ou d'un ulcère. Les contr'ouvertures sont souvent nécessaires pour faire l'extraction des corps étrangers qui n'ont pu être tirés par la plaie, ou dont l'extraction eut été difficîle ou dangereuse par cette voie. On fait aussi des contr'ouvertures pour donner issue au pus ou au sang épanchés. On ne doit faire les contr'ouvertures que lorsqu'il n'est pas possible de déterminer la sortie des matières purulentes, et de recoller les parois du sinus ou du sac qui les fournit, par le moyen des compresses expulsives soutenues d'un bandage convenable. Ce moyen n'a pas ordinairement lieu dans les épanchements de sang, parce que la coagulation de ce fluide ne le rend point soumis à l'action d'un bandage expulsif. Voyez COMPRESSION.

L'usage des injections peut souvent dispenser de faire des contr'ouvertures. Voyez INJECTION.

Il est quelquefois nécessaire de dilater les plaies pour faire facilement les contr'ouvertures. Voyez DILATATION.

On tire beaucoup de fruit de l'usage des contr'ouvertures dans les grands abcès. Voyez ABCES. Au moyen des incisions placées convenablement à différents points de la tumeur, on ménage la peau, on découvre moins de parties ; les suppurations sont moins abondantes, et les cures sont de moindre durée et plus faciles à obtenir, chaque lêvre de division fournissant des points d'appui à la formation d'une petite cicatrice. Tous ces avantages sont démontrés, et l'expérience journalière fait voir la difficulté et le temps qu'il faut pour réparer une grande déperdition de substance. M. Petit a imaginé un trocar pour les contr'ouvertures. Voyez TROCAR.

Il y a des cas où les matières épanchées sous le crâne viennent de trop loin chercher une issue faite par le trépan ou par une fracture ; en sorte qu'elles ne peuvent s'évacuer qu'en partie, quelque industrie qu'on emploie pour en faciliter l'écoulement. Il faut alors multiplier les trépans ; mais il n'est pas toujours nécessaire d'en appliquer tout le long du trajet que parcourent les matières épanchées. On peut, comme dans les parties molles, faire une contr'ouverture à l'endroit où les matières s'accumulent. M. Chauvin l'a pratiqué avec succès ; on peut en lire l'observation dans un mémoire sur la multiplicité des trépans dans le I. tome des mémoires de l'académie royale de Chirurgie. On verra en même temps qu'il est des cas où les injections peuvent suppléer à la contr'ouverture. Voyez INJECTION. (Y)