S. f. terme de Chirurgie, petit tuyau fait d'or, d'argent, d'étain, ou de plomb, qu'on introduit dans les plaies pour les tenir ouvertes, et donner issue aux matières qui y croupissent. Il y a aussi une canule pour faciliter l'entrée et la sortie de l'air dans les poumons, dont on se sert dans l'opération de la bronchotomie. Voyez BRONCHOTOMIE.

Les différents usages des canules, et la différence des parties auxquelles on les destine, obligent d'en construire de différentes formes : il y en a de rondes, d'ovales, de plates, de courtes, de longues, d'ailées ou à platine, à anses ou à anneaux pour les attacher. M. Foubert, de l'académie royale de Chirurgie, se sert toujours d'une canule flexible, lorsqu'il taille à sa méthode (Pl. XIII. Chir. fig. 2.) cette canule procure la liberté du cours des urines, et empêche l'épanchement de ce fluide dans le tissu cellulaire, qui entoure la partie antérieure de la vessie et le rectum, ce qui occasionnerait des dépôts qui sont capables de faire périr les malades. Voyez le premier volume des mémoires de l'académie royale de Chirurgie, et l'article LITHOTOMIE dans ce Dictionnaire.

M. Foubert se sert aussi d'une canule particulière pour les personnes auxquelles on a fait une incision au périnée, pour procurer le cours des urines et du pus dans le cas de vessie ulcérée ou paralytique. Voyez BOUTONNIERE. Cette canule a à son extrémité postérieure un petit robinet, au moyen duquel les malades peuvent uriner à leur volonté, et ne sont pas continuellement baignés de leur urine, qui s'échappe par les canules ordinaires, à mesure que ce liquide excrémenteux distille par les uretères dans la vessie.

M. Petit a inventé une canule faite d'un fil d'argent tourné en spirale, qui la rend flexible dans toute sa longueur. Cette canule a un pied et demi de long ; elle est garnie à son extrémité d'un morceau d'éponge ; elle sert à enfoncer dans l'estomac, ou à retirer de l'oesophage les corps étrangers arrêtés à la partie inférieure de ce conduit. Lorsqu'on veut se servir de cet instrument, on met dans la canule un brin de baleine proportionné à sa longueur et à son diamètre, afin de lui donner toute la force qui lui est nécessaire pour l'usage auquel elle est destinée. Cette baleine est plus longue que la canule, et l'extrémité qui n'entre pas dedans est plus grosse, afin qu'elle puisse servir de manche. La baleine ainsi adaptée, est retenue en place dans la canule par deux petits crochets, qui sont au dernier fil de cette canule, et qui s'engrenent dans deux rainures qui sont au manche de la baleine. Voyez la fig. 1. Pl. V. de Chir.

Les anciens qui faisaient un grand usage du cautère actuel, avaient des canules de fer ou de cuivre, semblables à des cercles peu élevés, à-travers desquelles ils passaient le fer rougi, de peur qu'il n'offensât les parties circonvoisines. Voyez CAUTERE.

On ne doit pas se servir sans nécessité des canules pour le pansement des plaies, parce que ce sont autant de corps étrangers, qui par leur présence rendent les parois des plaies dures et calleuses, et occasionnent des fistules. Il faut savoir s'en servir à propos, et en supprimer l'usage à temps. (Y)