S. f. Terme de Chirurgie, ulcère de la narine, accompagné de puanteur ; ce mot vient du grec , qui signifie la même chose ; il est formé de , foetor, puanteur.

Il y a une ozene simple qui consiste en une simple ulcération de très-petite conséquence, et qui ne devrait point être appelée de ce nom. Il convient plus particulièrement à un ulcère putride qui exhale une odeur très-fétide et dont l'humeur est plus ou moins âcre, et quelquefois sanguinolente.

L'ozene simple vient souvent à la suite de la petite vérole, ou après l'extirpation d'un polype. Voyez POLYPE.

Ceux qui ont les écrouelles, la vérole, le scorbut sont sujets aux ulcères putrides ; ils deviennent quelquefois cancéreux ; ils sont souvent accompagnés de la carie des cornets supérieurs ou inférieurs du nez.

La cause de l'ozene le rend plus ou moins fâcheux, ou de plus ou moins facîle guérison.

Les ulcères simples doivent être traités par des remèdes généraux suivant le tempérament du sujet ; puis on fait tomber les croutes du nez avec des décoctions émollientes, attirées dans les narines ou injectées. On peut toucher les croutes avec la barbe d'une plume, trempée dans un liniment d'huîle d'amandes-douces et de blanc de baleine, à la suite de la petite vérole : on desséche ensuite l'ulcère avec l'huîle d'œufs. S'il y avait disposition cancéreuse, l'onguent nutritum serait fort bon, après avoir lavé l'ulcère avec l'eau de solanum ou de jusquiame ; si la cure vient de quelques vices, il faut tâcher de les attaquer primitivement par les remèdes spécifiques : on a remarqué que le mercure devait être donné avec grande circonspection dans ce cas pour ne pas exciter de désordres au mal local ; les décoctions de gayac et de sassafras seront indiquées, tant extérieurement que pour boisson dans ce cas.

On propose communément les injections pour dessécher les ulcères de l'intérieur du nez, mais il est difficîle qu'elles portent sur le lieu malade ; on préfère avec raison les fumigations séches ; avec le mastic, l'encens, la myrrhe, le styrax calamite, le benjoin et autres corps odoriférants, dont on forme des pastilles ou troschisques, avec de la térébenthine. Rondelet rapporte avoir guéri par ce moyen un ulcère, que des Médecins italiens et français n'avaient pu guérir. Voyez FUMIGATION.

Celse parle de la cure de l'ozene par l'application du cautère, s'il ne cede point aux médicaments : mais comment aller porter le fer rouge dans une cavité, dans laquelle on ne voit point les endroits qui pourraient être utilement cautérisés ?

Une observation plus intéressante est celle de Drake, qui a décrit une espèce d'ozene dont le siège est dans le sinus maxillaire ; entr'autres signes, il se connait à un plus grand écoulement de pus, lorsqu'on est couché du côté opposé à la maladie. Elle exige pour sa curation, l'extraction d'une ou de plusieurs dents, au moyen de quoi on peut injecter facilement le sinus maxillaire, après avoir pénétré dans sa cavité par la perforation des alvéoles qui contenaient les dents arrachées. Nous avons parlé amplement de cette opération, en traitant des maladies des gencives, à la suite de l'article GENCIVE. (Y)