(Histoire moderne, Superstition) fameuse idole ou fétiche adorée par les habitants du royaume de Loango en Afrique, et auquel ils sont tous consacrés dès l'âge de douze ans. Lorsque le temps de faire cette cérémonie est venu, les candidats s'adressent aux devins ou prêtres appelés gangas, qui les enferment quelque temps dans un lieu obscur, où ils les font jeuner très-rigoureusement ; au sortir de-là il leur est défendu de parler à personne pendant quelques jours, sous quelque prétexte que ce soit ; à ce défaut, ils seraient indignes d'être présentés au dieu Maramba. Après ce noviciat le prêtre leur fait sur les épaules deux incisions en forme de croissant, et le sang qui coule de la blessure est offert au dieu. On leur enjoint ensuite de s'abstenir de certaines viandes, de faire quelques pénitences, et de porter au col quelque relique de Maramba. On porte toujours cette idole devant le mani-hamma, ou gouverneur de province, par-tout où il va, et il offre à ce dieu les prémices de ce qu'on sert sur sa table. On le consulte pour connaître l'avenir, les bons ou les mauvais succès que l'on aura, et enfin pour découvrir ceux qui sont auteurs des enchantements ou maléfices, auxquels ces peuples ont beaucoup de foi. Alors l'accusé embrasse l'idole, et lui dit : je viens faire l'épreuve devant toi, ô Maranba ! les negres sont persuadés que si un homme est coupable, il tombera mort sur le champ ; ceux à qui il n'arrive rien sont tenus pour innocens.