S. f. (Critique sacrée) c'est-à-dire, en général remise, relâchement, cession de dettes, de droits, d'impôts, élargissement, pardon. Voici des exemples de ces divers sens du mot rémission dans l'Ecriture.

1°. Il signifie remise dans le Ve Testament. Vous publierez, dit le Lévit. xxv. 10. la rémission générale à tous les habitants du pays. On sait que les Israèlites à l'année du jubilé, étaient par la loi affranchis de la servitude de leurs dettes ; et rentraient tous dans la possession de leurs biens. De même dans l'année sabbatique, on remettait généralement parmi les Hébreux toutes les dettes aux débiteurs insolvables ; et l'on donnait la liberté aux esclaves hébreux d'origine.

2°. Rémission se prend pour vacation des affaires, temps où l'on ne plaide point ; tels étaient les premiers du mois, les jours de fêtes et de sabbat.

3°. Ce terme est employé pour exemption de charges, d'impôts et de contributions. Macch. XIIIe 34.

4°. Pour élargissement, liberté de servitude. L'esprit du seigneur m'a envoyé pour annoncer aux captifs leur élargissement (rémission), et pour publier l'année favorable du Seigneur, Luc, iv. 19. L'année favorable du Seigneur est l'année du jubilé, Shenah. Hajoubal-Fuller a fort bien traduit l'année de relâche. Josephe dit que le mot jubilé, , signifie la liberté. L'année de la mort de J. C. fut une année de jubilé, et ce fut le dernier de tous ; car Jérusalem fut détruite avant le retour de la cinquantième année.

5°. Rémission désigne encore, dans l'ancienne loi, l'abolition de la faute, ou de l'impureté cérémonielle, qui s'obtenait par des purifications, des offrandes, des sacrifices.

6°. Enfin rémission dans l'Evangîle se prend pour celle du péché qui s'acquiert par un changement de vie. Approchons-nous de Dieu, dit S. Paul aux Hébreux, Xe 20. avec un cœur sincère, et nos âmes nettoyées d'une mauvaise conscience. (D.J.)

REMISSION, s. f. en Physique, signifie la diminution de la puissance ou de l'efficacité de quelque qualité, par opposition à son augmentation, qu'on nomme intension.

Il est à remarquer au reste que les mots de rémission et d'intension sont assez peu usités en français pour désigner l'affoiblissement ou l'augmentation d'une force. Ils le sont davantage en latin, intensio, remissio.

Dans toutes les qualités susceptibles d'intension et de rémission, l'intension décroit en même proportion que les carrés de la distance du centre augmentent. Voyez QUALITE. Chambers. (O)

REMISSION, (Jurisprudence) est l'acte par lequel le prince remet à un accusé la peine dû. à son crime, et singulièrement pour ceux qui méritent la mort.

On obtient pour cet effet des lettres de rémission ou de grâce.

Ces lettres sont différentes des lettres d'abolition et de pardon. Voyez le tit. 16. de l'ordonnance de 1670, et ci-devant les mots ABOLITION, GRACE, LETTRES DE GRACE et DE REMISSION, LETTRES DE PARDON, et le mot PARDON. (A)

REMISSION, (Médecine) terme d'usage en médecine pour désigner dans les fièvres avec redoublement ou intermittentes le temps de la diminution ou de la cessation entière des accidents ; la rémission est complete dans les fièvres intermittentes, imparfaite dans celles qui sont avec redoublement ; la différente durée de ce temps a donné lieu à la division de ces fièvres en quotidiennes, tierces, quartes, quintes, annuelles, etc. le médecin doit avoir égard à la rémission pour l'administration des remèdes ; les purgatifs, par exemple, les apozemes amers, fébrifuges, le quinquina, etc. doivent être prescrits pour le temps de la rémission, et les saignées, les calmants, etc. conviennent uniquement pendant l'accès ou le redoublement. Voyez PAROXISME, ACCES, FIEVRE INTERMITTENTE, EXACERBANTE, etc.