EXALTATION de la sainte-croix, (Histoire ecclésiastique) fête de l’église romaine qu’on célèbre le quatorzième jour de Septembre, en mémoire de ce qu’Héraclius porta la vraie croix de J. C. sur ses épaules, à l’endrait du mont-Calvaire, d’où elle avait été enlevée 14 ans auparavant par Cosroès roi de Perse, lorsqu’il prit Jérusalem sous le règne de l’empereur Phocas.

Les victoires d'Héraclius ayant forcé Siroès, fils et successeur de Cosroès, à demander la paix, une des principales conditions du traité, fut la restitution de la sainte-croix. On raconte qu'Héraclius voulut la conduire lui-même à Jérusalem, et qu'y étant arrivé, il la chargea sur ses épaules pour la porter avec plus de pompe sur le Calvaire : on ajoute qu'étant à la porte qui mène à cette montagne, il ne put avancer tant qu'il fut revêtu des habits impériaux enrichis d'or et de pierreries, mais qu'il porta très-facilement la croix dès qu'il eut pris, par le conseil du patriarche Zacharie, des habits plus simples et plus modestes.

Telle est l'opinion commune sur l'origine de cette fête : cependant longtemps avant le règne d'Héraclius, on en célebrait une dans l'église grecque et latine en l'honneur de la croix sous le même nom d'exaltation, en mémoire, de ce que J. C. dit, en parlant de sa mort, en S. Jean, chap. XIIe vers. 32. Lorsque j'aurai été exalté, j'attirerai toute chose à moi ; et encore chap. VIIIe vers. 28. Quand vous aurez exalté le fils de l'homme, vous connoitrez qui je suis. Le père du Sollier assure que M. Chastelain pensait que cette fête avait été instituée à Jérusalem du moins 240 ans avant Héraclius.

Il est certain qu'on en célebrait une du temps de Constantin, ou peu de temps après, à laquelle on pourrait donner le nom d'exaltation ; car Nicephore rapporte qu'on y célebrait la fête de la dédicace du temple bâti par sainte Helene, et consacré le 14 de Septembre de l'an 335, jour auquel on en renouvellait tous les ans la mémoire ; il ajoute que cette fête fut aussi appelée l'exaltation de la croix, à cause d'une cérémonie qu'y pratiquait l'évêque de Jérusalem, qui montant sur un lieu éminent, bâti exprès en manière de tribune, que les Grecs appelaient les mystères sacrés de Dieu ou la sainteté de Dieu, y élevait la sainte-croix pour l'exposer à la vue du peuple et à sa vénération. Chambers. (G)

EXALTATION, (Algèbre) Quelques auteurs se sont servis de ce mot, en parlant des puissances, pour designer ce qu'on appelle autrement leur élevation ; mais ce dernier mot est beaucoup plus usité, et l'autre doit être proscrit comme inutile. Voyez ELEVATION. (O)

EXALTATION, (Jurisprudence) est l'élévation de quelqu'un à une dignité ecclésiastique ; mais ce terme est devenu propre pour la papauté : l'exaltation du pape est la cérémonie que l'on fait à son couronnement, lorsqu'on le met sur l'autel de S. Pierre. (A)

EXALTATION, (Chimie) terme figuré, ou plutôt sans signification déterminée, employé par les anciens chimistes, pour exprimer toute purification, atténuation, amélioration, augmentation d'énergie, de vertu, etc.

C'était des sels et des soufres exaltés, qui faisaient les odeurs et les saveurs agréables ; la vertu alexipharmaque narcotique des médicaments, etc.

Ce jargon n'est point vieilli en Médecine : on dit fort bien encore dans les écoles et dans les consultations, bîle exaltée, sucs exaltés, sels et soufres exaltés, etc. et la plupart de ceux qui prononcent ces mots, croient bonnement designer par-là des êtres réels. (b)

EXAMEN de conscience, (Théologie) revue exacte qu'un pécheur fait de sa vie passée, afin d'en reconnaître les fautes et de s'en confesser.

Tous les Théologiens qui ont écrit du sacrement de pénitence, et particulièrement les anciens pères, ont beaucoup insisté sur la nature et les qualités de cet examen, comme sur une voie nécessaire pour préparer et conduire le pécheur au repentir sincère de ses fautes. S. Ignace martyr le réduit à cinq points, 1°. rendre grâce à Dieu de ses bienfaits : 2°. lui demander les grâces et les lumières nécessaires pour connaître et distinguer nos fautes : 3°. repasser dans notre mémoire toutes nos occupations, actions, pensées, paroles (à quoi il faut ajouter les omissions), afin de découvrir en quoi nous avons offensé Dieu : 4°. à lui en demander pardon, et concevoir un regret sincère de l'avoir offensé : 5°. à former une ferme résolution de ne plus l'offenser à l'avenir, et prendre toutes les précautions nécessaires pour nous préserver du péché, et en fuir les occasions. (G)

EXAMEN, (Jurisprudence) est l'épreuve de la capacité d'une personne qui se présente pour acquérir un état ou remplir quelque fonction qui demande une certaine capacité.

Ainsi dans les Arts et Métiers, les aspirants à la maitrise subissent un examen, et doivent faire leur chef-d'œuvre.

Ceux qui se présentent pour avoir la tonsure ou pour prendre les ordres, pour obtenir le visa de l'évêque sur des provisions, sont ordinairement examinés ; voyez l'édit de 1695.

Les étudiants dans les universités subissent aussi plusieurs examents, avant d'obtenir leurs degrés : celui qui, après avoir soutenu ses examens et autres actes probatoires, a été refusé, s'il prétend que ce soit injustement, peut demander un examen public.

Ceux qui sont pourvus de quelque office de justice, sont examinés sur ce qui concerne leur état, à moins qu'ils ne soient dispensés de l'examen, en considération de leur capacité bien connue d'ailleurs.

Si l'officier passe d'une charge ou place à une autre, qui demande plus de capacité ou quelque connaissance particulière, il doit subir un nouvel examen. Voyez la Rocheflavin, des parlements, liv. VI. ch. xxviij. (A)

EXAMEN A FUTUR, voyez ENQUETE D'EXAMEN A FUTUR.