S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) disciples de Theodore Cornhert, enthousiaste, hérétique et secrétaire des états de Hollande. On peut dire de cet homme, factus est sagittarius, et manus ejus contr à omnes : il semblait que sa crainte fut de n'être pas persecuté. Il n'était d'accord avec aucun religionnaire. Il écrivait et disputait en même temps et contre les Catholiques, et contre les Luthériens, et contre les Calvinistes. Il prétendait que toutes les communions avaient grand besoin d'une réforme ; mais il ajoutait que sans une mission soutenue par des miracles, personne n'était en droit de s'en mêler, les miracles étant les seules preuves, à la portée de tout le monde, qu'un homme annonce la vérité. Son avis était donc qu'en attendant l'homme aux miracles, on se réunit tous sous une forme d'interim, qu'on lut aux peuples le texte de la parole de Dieu sans commentaire, et que chacun en pensât comme il lui conviendrait. Il croyait qu'on pouvait être bon Chrétien sans être membre d'aucune église visible ; aussi ne communiquait-il avec personne, ce qui était fort conséquent dans un homme mécontent de tout le monde. Il se déclara un peu plus ouvertement contre le Calvinisme que contre aucune autre façon de penser. La protection du prince d'Orange mettant sa personne à couvert des violences auxquelles les sectaires qui l'environnaient se seraient portés volontiers, ils furent obligés de s'en tenir aux injures ; mais en revanche ils lui en dirent beaucoup, selon l'usage.