S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) moines ainsi nommés de S. Benait, Benedictus, dont ils suivent la règle.

C'est aux Bénédictins proprement que convient le nom de moines, monachi ; et les plus éclairés d'entre eux, tels que les PP. Mabillon, Martenne, Ruinard, etc. s'en sont fait honneur à la tête de leurs ouvrages ; celui de religieux convenant plus particulièrement aux autres ordres et congrégations. Voyez MOINES et RELIGIEUX.

Dans le droit canon, les Bénédictins sont appelés moines noirs, à cause de la couleur de leur habit, par opposition à celle des ordres blancs. Ils n'étaient connus autrefois en Angleterre que sous ce nom. Cet habit est composé d'une robbe et d'un scapulaire noirs, avec un petit capuce de même couleur, qu'ils portent dans l'intérieur de leur maison et en voyage. Au chœur et lorsqu'ils vont en ville, ils mettent pardessus une ample chape de serge noire à grandes manches, avec un capuchon qui se termine en pointe.

L'ordre de Saint-Benait a été florissant dès sa naissance. Il subsiste depuis plus de treize cent ans avec un éclat qui a été rarement obscurci ; également distingué par les sciences et par la piété, il a été l'asîle des lettres dans les siècles où il semblait qu'elles n'en dû.sent avoir aucun, et a donné à l'Eglise un très-grand nombre de saints, de souverains pontifes, de cardinaux, patriarches, archevêques, évêques, etc.

Les réformes qu'y ont introduit en divers temps plusieurs personnages éminens en sainteté, l'ont partagé en plusieurs branches ou congrégations. Saint Odon, abbé de Cluny, commença la réforme de cet ordre vers l'an 940, et de-là est venu l'ordre ou la congrégation de Cluny. Celle de Sainte Justine de Padoue et du Mont-Cassin, s'est établie en Italie en 1408, et s'est renouvellée en 1504. Celle de Saint Maur en France a commencé en 1621, et s'est depuis soutenue avec beaucoup de gloire : elle a produit ces hommes dont les noms ne périront jamais dans la république des lettres, qui nous ont donné d'excellentes éditions de presque tous les PP. de l'Eglise, et beaucoup d'autres qui se distinguent encore par leur vertu et leurs lumières. La réforme de Saint Vanne et de Saint Hydulphe, établie en Lorraine en 1600, s'est aussi rendue célèbre par les savants ouvrages qui en sont sortis ; tels que ceux de dom Calmet et de dom Remi Ceillier.

L'ordre de Saint-Benait a été la tige de plusieurs autres, dont les plus considérables sont ceux de Camaldoli, de Valombreuse, des Chartreux, de Citeaux, de Grammont, des Célestins, etc. qui ont rendu de grands services à la religion, ou par leur doctrine, ou par l'édification de leur vie, et qui suivent tous pour le fond la règle de S. Benait. Voyez CAMALDULES, CHARTREUX, CITEAUX, etc.

Il y a aussi des religieuses appelées Bénédictines, dont on attribue l'institution à sainte Scholastique, sœur de S. Benait : elles suivent la règle de ce patriarche des moines d'Occident. (G)