S. f. (Histoire ecclésiastique) ce mot n'est guère d'usage en français que pour exprimer le martyre de S. Jean-Baptiste, à qui Hérode, comme on sait, fit couper la tête. Il se dit même moins fréquemment du martyre de ce saint, que de la fête qu'on célèbre en mémoire de ce martyre, ou des tableaux de S. Jean dans lesquels la tête est représentée séparée du tronc.

On dit qu'un ambassadeur de France à Constantinople, montrait un jour à Mahomet II. une décollation de S. Jean admirablement représentée ; le grand-seigneur n'y trouvait d'autre défaut, sinon que le peintre n'avait pas observé que, quand un homme est décapité, la peau se retire un peu en arrière. Le prince voulant en convaincre l'ambassadeur, fit à l'instant décapiter un homme et apporter la tête, afin de servir de preuve de ce qu'il disait. Tel est le récit de Catherinot, traité de la Peinture. Mais il est très-douteux que ce fait soit arrivé à un ambassadeur de France : on prétend que ce fut à Jacques Bellin, fameux peintre de Venise, que cette aventure arriva. Chambers. (G)