S. f. pl. (Histoire ecclésiastique) ce nom, qui signifie petits frères, se donna à quelques religieux apostats et vagabonds du treizième et du quatorzième siècle, qui prêchaient différentes erreurs. Cette secte fut occasionnée, dit M. Fleury, dans son huitième discours sur l'histoire ecclésiastique, c. VIIIe par les disputes fameuses des Freres mineurs ou Cordeliers, pour savoir quelle devait être la forme de leur capuchon, et si la propriété de ce qu'ils mangeaient leur appartenait, ou à l'Eglise romaine ; dispute sur laquelle quatre papes donnèrent des bulles contradictoires, ne se montrant en cela ni infaillibles, ni sages. Nicolas III. par sa bulle, exiit qui seminat seminare semen suum, déclara d'après S. Bonaventure, que la propriété de ce que les Cordeliers mangeaient ne leur appartenait pas, mais simplement le seul usage de fait. Jean XXII. décida le contraire ; et l'empereur Louis de Bavière, qui ne l'aimait pas, le fit condamner pour cela comme hérétique, dans une espèce de concîle tenu à Rome. Ce prince fit ensuite élire un anti-pape fratricelle, nommé Pierre de Corbière, qui dès qu'il se vit pape, renonça à la pauvreté qu'il avait prêchée, et vendit des bénéfices pour avoir des chevaux, des domestiques, et une table somptueuse. Mais ce pape ne fit pas fortune. Il y eut d'ailleurs quelques fratricelles de brulés comme hérétiques. Cette sottise, dit un auteur célèbre, n'ayant pas fait répandre beaucoup de sang, peut être mise au rang des sottises paisibles.

Les fratricelles s'appelaient aussi bizoques, begghards, etc. Voyez BEGGHARDS. (O)