S. m. (Histoire ecclésiastique) nom de dignité dans l'église grecque, dont fait mention Théodore le lecteur. Le scevophilacte était comme le trésorier de l'église ou le gardien des vases sacrés, ainsi que le porte ce nom formé du grec , vase, et , gardien.

Cet office était chez les Grecs ce qu'est dans l'église latine celui des sacristains. Mais cette dignité était fort considérable, car on voit plusieurs scevophilactes tirés de la sacristie pour être élevés sur le siege patriarchal de Constantinople. Thomassin, discipline de l'Eglise, part. II. l. I. c. xlviij. et part. III. l. I. c. lij.

Le scevophilacte est aussi quelquefois appelé par les anciens ciméliarque, c'est-à-dire garde du trésor, parce que ce trésor servait souvent d'archives à l'Eglise, et qu'on y renfermait les titres, chartes et autres papiers concernant ses biens, revenus, etc. Suicer observe, d'après Photius, que le scevophilacte était souvent le même officier que les Grecs nommaient chartophylax. Voyez CHARTOPHYLAX. Mais les Grecs modernes ont séparé ces deux dignités, et le chartophylax, qui est comme le grand-vicaire du patriarche ou comme son official, est un personnage tout autrement distingué par ses fonctions et par ses droits, que le scevophilacte qui n'est plus, à proprement parler, qu'un sacristain. Bingham, orig. ecclés. t. II. l. III. c. XIIIe §. 3.