S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) sectaires qui parurent dans le christianisme au commencement du douzième siècle ; nous ne pouvons mieux tracer en peu de mots leur origine, leurs sentiments, et leurs persécutions, que d'après l'auteur philosophe de l'essai sur l'histoire générale.
Les horreurs, dit-il, qui se commirent dans les croisades ; les dissensions des papes et des empereurs, les richesses des monastères, l'abus que tant d'évêques faisaient de leur puissance temporelle, révoltèrent les esprits, et leur inspirèrent dès le commencement du douzième siècle, une secrète indépendance, et l'affranchissement de tant d'abus. Il se trouva donc des hommes dans toute l'Europe, qui ne voulurent d'autres lois que l'Evangile, et qui préchèrent à-peu-près les mêmes dogmes que les Protestants embrassèrent dans la suite. On les nommait Vaudais, parce qu'il y en avait beaucoup dans les vallées de Piémont ; Albigeais, à cause de la ville d'Albi ; Bons-hommes, par la régularité et la simplicité de leur conduite ; enfin Manichéens, nom odieux qu'on donnait alors en général à toutes sortes d'hérétiques. On fut étonné vers la fin de ce même siècle, que le Languedoc fût tout rempli de Vaudais.
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