S. f. (Histoire ecclésiastique) robe monacale telle que celle des Bernardins et des Bénédictins ; ces derniers la nomment communément chape, les autres ont retenu le nom de coule. Voyez HABIT.

Ce mot s'est vraisemblablement formé du latin cucullus, en confondant ensemble les deux premières syllabes, qui toutes deux sont composées des mêmes lettres. La cuculle était un capot que portaient les paysans et les pauvres : pullo Maevius alget in cucullo, dit Martial. Cet habillement fut adopté par humilité par les fondateurs des ordres religieux ; il devint même commun aux laïques, surtout dans les pays froids, et on le portait encore en Europe il y a environ deux cent ans.

Les Bernardins ont deux sortes de coule, une blanche, qui est fort ample, dont ils se servent dans les cérémonies et lorsqu'ils assistent à l'église, et une noire qu'ils portent dans les visites du dehors. Le P. Mabillon prétend que la coule dans son origine est la même chose que le scapulaire. Cependant l'auteur de l'apologie de l'empereur Henri IV. distingue deux sortes de coule ou plutôt de vêtements des anciens moines ; l'une est une robe qui descend jusqu'aux pieds, qui a des manches et un capuchon, et sert dans les cérémonies ; une autre qui n'est qu'un chaperon pour travailler, et qu'on nomme scapulaire, parce qu'il ne couvre que la tête et les épaules. C'est aussi le sentiment de M. Fleury : " La cuculle, dit-il, marquée par la règle de S. Benait servait de manteau. C'est la coule des moines de Citeaux ; le nom même en vient, et le froc des autres Bénédictins vient de la même origine. S. Benait leur donne encore un scapulaire pour le travail. Il était beaucoup plus court et plus large qu'il n'est aujourd'hui, et servait, comme porte le nom, à garnir les épaules pour les fardeaux et conserver la tunique. Il avait son capuce comme la cuculle, et ces deux vêtements se portaient séparement : le scapulaire pendant le travail, et la cuculle à l'église ou hors de la maison. Depuis, les moines ont regardé le scapulaire comme la partie la plus essentielle de leur habit ; ainsi ils ne le quittent point, et mettent le froc ou la coule par-dessus ". Mœurs des Chrét. tit. 54. (G)

COULE, (Géographie moderne) petite ville de Hongrie, en Walachie, sur le Danube.