S. m. (Histoire moderne ecclésiastique) assemblée de tous les cardinaux qui sont à Rome pour faire l'élection du pape. Voyez PAPE, ELECTION, etc.

Le conclave n'a commencé qu'en 1270. Clément IV. étant mort à Viterbe en 1268, les difficultés qui survinrent à l'occasion de l'élection de son successeur, déterminèrent les cardinaux à se séparer et à abandonner Viterbe. Les habitants de cette ville ayant eu connaissance de cette résolution, fermèrent les portes de la ville par le conseil de S. Bonaventure : enfermèrent les cardinaux dans le palais, et leur firent savoir qu'ils n'en sortiraient point que l'élection ne fût faite. C'est de-là qu'est venu la coutume de renfermer les cardinaux dans un seul palais pour l'élection d'un pape.

Le conclave est aussi le lieu où se fait l'élection du pape. C'est une partie du palais du Vatican que l'on choisit, selon la diversité des saisons. Il est composé de salles, de chambres, et de corridors qui se rencontrent en cet endroit, et les salles et les chambres sont partagées en plusieurs petites cellules pour les cardinaux ; telle salle contiendra six chambres, et autant pour les conclavistes, et on en laisse quelques-unes de libres pour y faire du feu, de sorte que les chambres des cardinaux n'ont point de cheminée : elles sont toutes meublées fort modestement, d'une même serge verte ou violette : les armes sont sur la porte des chambres, qui sont presque toutes obscures à cause que toutes les fenêtres sont murées, à la réserve du panneau d'en-haut. Il y a plusieurs officiers, comme médecins, et chaque cardinal a deux conclavistes, ou trois s'il est malade et qu'il le demande. Ils font serment de ne point révéler les secrets du conclave. On les reconnait le lendemain de la clôture. Il y a d'autres serviteurs avec une casaque violette pour les usages communs. Les conclavistes ont tous une robe de chambre conforme. Il y a un guichet à la porte du conclave que l'on ouvre pour donner audience. Il y a cinq maîtres de cérémonies qui jouissent de ce bienfait ; chaque cardinal leur donne tous les jours deux pistoles, outre quelque plat de régal. Relation du conclave d'Alexandre VII.

Dans l'interrègne, le sacré collège prétend qu'il lui est dû plus de respect qu'à la personne même du pape, parce qu'étant composé de toutes les nations chrétiennes, il représente toute la hiérarchie de l'Eglise. C'est pour cette raison que les ambassadeurs allant à l'audience du collège mettent un genou en terre, et ne se lèvent qu'après que le cardinal doyen leur a fait signe.

Le chef de la maison Savelli garde les clés du conclave, comme maréchal héréditaire de l'Eglise. Mais les clés du dedans sont gardées par le cardinal camerlingue et par le maître des cérémonies. Mém. de M. Amelot de la Houssaye, tome II. au mot conclave.