S. m. (Théologie) celui qui rachette, formé du latin redimère, racheter. Ce nom se donne par excellence à Jesus-Christ, qui est mort et a répandu tout son sang pour nous racheter de l'esclavage du péché et de la mort éternelle. Mais dans le style de la loi de Moïse, on le donne aussi à celui qui est en droit de racheter l'héritage ou même la personne de son proche parent, et de les retirer des mains d'un étranger ou d'un autre juif qui les aurait achetés. Dieu avait ordonné que ni les fonds de terre ni les personnes des Hébreux ne fussent pas vendus pour toujours, et que chacun rentrât dans la possession de ses biens et de sa liberté en l'année sabbatique et en l'année du jubilé ; mais sans attendre ces années, lorsqu'il se trouvait un parent riche et en état de racheter les biens ou la liberté de son frère, la loi lui en donnait le pouvoir ; c'est ce qu'on appelait le droit de rédemption ou de rachat, donnant de même le nom de rédempteur au proche parent qui jouit de ce droit. Il y a sur cette matière plusieurs détails que l'on peut lire dans les chap. xxv. et xxvij. du Lévitique. On voit aussi la pratique de cette loi dans l'histoire de Ruth, c. IIe Ve 20. c. IIIe Ve 9. et dans Jérémie, c. xxxij. Ve 7. et 8.

On appelait aussi rédempteur du sang, en hébreu goel haddam, celui à qui il appartenait de poursuivre la vengeance du sang de son parent mis à mort ; comme on voit dans les nombr. c. xxxv. Ve 12. 19. 21. et dans le Deuteron. c. xix. Ve 6. et 12. Pour éviter les premiers effets du ressentiment de ces vengeurs, ou rédempteurs, Dieu avait ordonné des villes d'asîle et de refuge dans tous les cantons d'Israèl, pour empêcher les meurtres et les excès de violence. Voyez ASYLE et REFUGE. Calmet, dictionn. de la Bible.