S. m. (Théologie) nom de secte ; anciens hérétiques du parti des Gnostiques. Voyez GNOSTIQUE.

Saint Irenée parle fort au long du chef de cette secte nommé Marc, qui était réputé pour un grand magicien. Le fragment de ce saint, qui mérite d'être lu, se trouve en grec dans S. Epiphane. Il renferme plusieurs choses très-curieuses touchant les prières ou invocation des anciens Gnostiques. On y voit des vestiges de l'ancienne cabale juive sur les lettres de l'alphabet, et sur leurs propriétés, aussi-bien que sur les mystères des nombres ; ce que les Juifs et les Gnostiques avaient emprunté de la philosophie de Pythagore et de Platon.

Ce Marc était un grand imposteur, qui faisait illusion aux simples, principalement aux femmes ; il savait l'art de la magie, qui était comme une espèce de métier dans l'Egypte dont il était ; et pour imposer plus aisément à ses sectateurs, il se servait de certains mots hébreux, ou plutôt chaldaïques, qui étaient fort en usage parmi les enchanteurs de ces temps-là. Le but de tous ces prestiges était la débauche et l'impureté ; car Marc et ses disciples tendaient à séduire les femmes, et à en abuser, comme il parait par divers traits que rapporte M. Fleury, hist. ecclésiast. tom. I. liv. IV. pag. 139 et 140.

Les Marcosiens avaient un grand nombre de livres apocryphes qu'ils mettaient dans le même rang que les livres divins. Ils avaient tiré de ces livres plusieurs réveries touchant l'enfance de Jesus-Christ, qu'ils débitaient comme de véritables histoires. Il est étonnant que ces sortes de fables aient été du goût de plusieurs chrétiens, et qu'elles se trouvent encore aujourd'hui dans des livres manuscrits qui sont à l'usage des moines grecs. Dict. de Trévoux.