S. f. (Théologie) mérite de condignité, ou, comme s'expriment les scolastiques, mérite de condigno. C'est le mérite auquel Dieu, en vertu de sa promesse et de la proportion des bonnes œuvres avec sa grâce, doit une récompense à titre de justice. Cette condignité exige des conditions de la part de l'homme, de la part de l'acte méritoire, et de la part de Dieu. De la part de l'homme, les conditions sont, 1°. qu'il soit juste ; 2°. qu'il soit encore dans la voie, c'est-à-dire sur la terre. L'acte méritoire doit être libre, moralement bon, surnaturel dans son principe, c'est-à-dire fait par le mouvement de la grâce, et rapporté à Dieu. Enfin de la part de Dieu, il faut qu'il y ait une promesse ou obligation de récompenser. De ces principes, les Théologiens concluent que l'homme ne peut mériter de condigno, ni la première grâce sanctifiante, ni le don de la persévérance, mais que les justes peuvent mériter la vie éternelle d'un mérite de condignité. Voyez GRACE, MERITE, etc. (G)