S. m. pl. (Théologie) secte ancienne ainsi appelée de son chef Hiérac. Cet hérésiarque était égyptien, et outre la langue de son pays, il savait la langue grecque, et avait cultivé les belles lettres. Etant né chrétien, il s'était aussi appliqué à l'étude des livres sacrés, dont il avait une grande connaissance, car il a écrit des commentaires sur quelques-uns. Mais abusant de sa science, il tomba dans plusieurs erreurs qu'un grand nombre de moines d'Egypte embrassèrent.

Il niait absolument la résurrection de la chair, prétendant que l'âme seule ressusciterait, et qu'ainsi la résurrection n'était que spirituelle. Ce sont les propres paroles de saint Epiphane, qui conjecture qu'il avait pu emprunter cette erreur d'Origène.

Le même Hiérac et ceux de sa secte condamnaient aussi les noces, étant dans cette pensée qu'elle n'avaient été permises que dans l'ancien testament, et jusqu'à Jesus-Christ, mais que dans la nouvelle loi, il n'était plus permis de se marier, parce que le mariage était incompatible avec le royaume de Dieu. Ils soutenaient encore que les enfants qui meurent avant l'usage de raison sont exclus du royaume des cieux.

Saint Epiphane rapporte les passages de l'Ecriture dont cet hérésiarque se servait pour appuyer sa fausse doctrine. Il remarque néanmoins qu'il n'était point dans les erreurs d'Origène sur le mystère de la Trinité, et qu'il croyait que le fils était véritablement engendré du père, et qu'il avait aussi les mêmes sentiments que les Orthodoxes touchant le Saint-Esprit, si ce n'est qu'il avait embrassé là-dessus les erreurs des Melchisédéciens, sur lesquelles il avait enchéri. Il a vécu fort longtemps, et sa vie a toujours été fort austère, ne mangeant point de viande et ne buvant point de vin. Ses disciples l'imitaient en cela, mais ils dégénérèrent après sa mort. Dict. de Trévoux. (G)