S. m. (Grammaire et Théologie) termes relatifs à une interprétation qui est selon le sens, et non selon les paroles.

C'est l'interprétation de quelque texte en termes plus clairs et plus étendus, par lesquels on supplée à ce que l'auteur aurait dit et pensé sur la matière qu'il a traitée. Voyez TEXTE.

Colomiès regarde la paraphrase d'Erasme sur le nouveau Testament comme un ouvrage si extraordinaire, qu'il dit sans hésiter que, selon lui, cet auteur était inspiré du ciel, quand il composa son ouvrage.

Paraphrase chaldaïque ou chaldéenne, est un terme usité parmi les Critiques et les Théologiens, pour signifier une ancienne version de la Bible faite en chaldéen. On croit communément que l'ignorance où était le peuple juif de la langue hébraïque depuis la captivité de Babylone, avait donné lieu à cette version. Elle n'est ni d'un même auteur, ni du même temps, ni sur tous les livres de l'ancien Testament.

La première, qui est du Pentateuque, a été faite par Onkelos le prosélyte, contemporain de Jesus-Christ, selon quelques-uns et que d'autres confondent, ou avec le rabbin Akiba, ou avec le juif Aquila, et que d'autres croient avoir été cet Onkelos que les Talmudistes dans le traité Gittin qualifient de neveu de l'empereur Tite.

La seconde paraphrase du Pentateuque est, dit-on, de Jonathan fils d'Uziel, mais les savants reconnaissent qu'elle est supposée. Il est vrai qu'on a du même Jonathan une paraphrase sur les livres que les Juifs nomment prophétiques. Quelques critiques ont confondu ce Jonathan avec Théodotien, auteur d'une version grecque. C'est une erreur occasionnée par la ressemblance de l'étymologie des noms. Car Théodotien en grec signifie la même chose que Jonathan en hébreu, c'est-à-dire don de Dieu.

La troisième paraphrase sur le Pentateuque est le Targum de Jérusalem. Voyez TARGUM. Elle est plus récente que les deux autres, et Schickard la croit du même-temps que le Talmud, c'est-à-dire postérieure de plus de 300 ans à Jesus-Christ.

Outre ces trois paraphrases, il y en a une sur les Pseaumes, sur Job, et sur les Proverbess que les Juifs attribuent à rabbi José, surnommé l'Aveugle ou le Louche. On en voit encore une sur le Cantique des Cantiques, sur Ruth, sur les Lamentations, sur l'Ecclésiastesiaste et sur Esther ; mais l'auteur de celle-ci est incertain. Plusieurs savants pensent que tout ce qu'avancent les rabbins sur l'antiquité de ces paraphrases est fort suspect, qu'elles sont postérieures à saint Jérôme qui n'en parle point, et qui ayant eu grand commerce avec les plus doctes Juifs de son temps, en aurait fait mention si elles eussent existé. Les Juifs modernes les ont en grande vénération, surtout celle d'Onkelos qu'on lit dans leurs synagogues : elles éclaircissent le texte hébreu en plusieurs endroits, mais souvent le sens qu'elles donnent n'est pas le vrai sens, et d'ailleurs elles ne sont pas autorisées par l'Eglise. Walton, pref. de la Polyglott. Dupin, dissert. prélim. sur la Bible. De paraphrase, on a fait paraphraser, paraphraste.