adj. (Théologie) qui ne peut se tromper ni être trompé. Voyez TROMPERIE, ERREUR. Ce mot est formé de la préposition in, prise privativement, et de fallo, je trompe.

On peut être infaillible ou par nature ou par privilège. Dieu seul est infaillible de la première manière ; c'est une suite nécessaire de sa souveraine perfection. L'Eglise est infaillible de la seconde manière, parce que Dieu lui en a accordé le privilège. Voyez INFAILLIBILITE.

Les Catholiques soutiennent que l'Eglise est infaillible, soit qu'elle se trouve assemblée dans un concîle écuménique, soit qu'elle soit dispersée, et cela en vertu des promesses de Jesus-Christ : qui vos audit me audit ; ego vobiscum sum omnibus diebus usque ad consummationem soeculi. Les Protestants au contraire, prétendent que l'Eglise, soit assemblée soit dispersée, est sujette à l'erreur.

Parmi les Catholiques, quelques Théologiens défendent cette opinion, que le pape quand il prononce ex cathedrâ, c'est-à-dire après avoir assemblé le conclave, est infaillible. Quelques-uns ont été jusqu'à prétendre que le souverain pontife, même, comme personne privée, et quand il prononçait proprio motu, était infaillible. Cette doctrine n'est pas reçue en France, où l'on pense que les jugements des papes ne sont point infaillibles ni irréformables, à moins qu'ils ne soient appuyés du consentement de l'Eglise.

Entre ces deux sentiments, quelques-uns en ont imaginé un mitoyen ; c'est de distinguer le siège de Rome, du pontife qui l'occupe, et de soutenir que ce siège non-seulement n'a jamais erré, mais encore qu'il ne peut errer.