adj. (Théologie) écrit ou discours fait pour excuser ou justifier une personne ou une action. Voyez APOLOGIE.

L'apologétique de Tertullien est un ouvrage plein de force et d'élévation, digne en un mot du caractère véhément de son auteur. Il y adresse la parole, selon quelques-uns, aux magistrats de Rome, parce que l'empereur Sevère, dont la persécution commençait, était alors absent de cette ville ; et selon d'autres, à ceux qui tenaient les premières places dans l'empire, c'est-à-dire aux gouverneurs des provinces.

Tertullien s'y attache à montrer l'injustice de la persécution contre une religion qu'on voulait condamner sans la connaître et sans l'entendre ; à réfuter et l'idolatrie et les reproches odieux que les idolatres faisaient aux Chrétiens, d'égorger des enfants dans leurs mystères, d'y manger de la chair humaine, d'y commettre des incestes, etc. Pour répondre au crime qu'on leur imputait de manquer d'amour et de fidélité pour la patrie, sous prétexte qu'ils refusaient de faire les serments accoutumés et de jurer par les dieux tutélaires de l'Empire, il prouve la soumission des Chrétiens aux empereurs. Il en expose aussi la doctrine autant qu'il était nécessaire pour la disculper, mais sans en dévoiler trop clairement les mystères, pour ne pas violer la religion du secret, si expressément recommandée dans ces premiers temps. Cet écrit, tout solide qu'il était, n'eut point d'effet, et la persécution de Sevère n'en fut pas moins violente. (G)