S. m. plur. (Théologie) nom qu'Hospinien, et Bâle ou Balcé, évêque d'Ossery, donnent à d'anciens moines autrefois répandus dans les îles Britanniques.
Ces deux auteurs prétendent que Pélage si fameux par son hérésie, et qui était Anglais de naissance, ayant été témoin dans ses voyages en Orient de la vie monastique, l'introduisit dans sa patrie, et qu'il fut abbé du monastère de Bangor, ayant sous sa conduite jusqu'à deux mille moines. Mais M. Cave dans son histoire Littéraire, tom. I. pag. 291. quoiqu'il avoue que Pélage ait été moine, traite tout le reste de rêveries et de fables avancées sur l'autorité de quelques modernes, tels que Jean de Tinmouth, Nicolas Chanteloup, etc. écrivains fort peu respectables.
Bede dans son histoire d'Angleterre, liv. II. c. IIe fait mention de ce monastère de Bancor ou de Bangor, dans lequel on comptait plus de 2000 moines : mais il ne dit rien du nom d'apostolique, qui parait être entièrement de l'invention de Bâle et d'Hospinien.
Bingham, de qui nous empruntons cet article, remarque qu'il y avait en Irlande un monastère de Benchor, fondé vers l'an 520 par Congell, dont saint Gal et saint Colomban furent disciples. Mais ou lui ou son traducteur se sont trompés, en prétendant que S. Colomban avait fondé le monastère de Lizieux en Normandie : In Normaniâ Lexoviense monasterium. Il fallait dire : Luxoviense monasterium, le monastère de Luxeu ou de Luxeuil ; et tout le monde sait que cette abbaye est située en Franche-Comté. Bingham, orig. ecclesiast. lib. VII. c. IIe §. 13.
APOSTOLIQUES, (Théologie) nom que deux sectes différentes ont pris, sous prétexte qu'elles imitaient les mœurs et la pratique des apôtres.
Les premiers apostoliques, autrement nommés apotactites et apotactiques, s'élevèrent d'entre les Encratites et les Cathares dans le troisième siècle ; ils professaient l'abstinence du mariage, du vin, de la chair, etc. Voyez APOTACTITES, ENCRATITES, etc.
L'autre branche des apostoliques fut du XIIe siècle : ils condamnaient aussi le mariage ; mais ils permettaient le concubinage ; ne voulaient point admettre l'usage du baptême, et imitaient en plusieurs choses les Manichéens. Saint Bernard écrivit contre la secte des apostoliques, et parle contre eux au sermon 66, sur les cantiques. Il parait par Sanderus et Baronius qu'ils niaient le purgatoire, l'invocation des Saints, la prière pour les morts, et se disaient être le seul et le vrai corps de l'Eglise ; erreurs qui ont beaucoup de rapport à celles des Albigeais qui parurent vers le même temps. Voyez ALBIGEOIS. (G)