S. m. pl. (Théologie) hérétiques qui parurent dans le iv. et le Ve siècle, et qui prirent le nom de Jovinien, moine d'un monastère de Milan que saint Ambraise dirigeait, et qui en étant sorti avec quelques autres, sous prétexte que la règle était trop austère, enseigna et soutint opiniâtrement diverses erreurs.

Les principales étaient, que ceux qui ont été régénérés par le baptême avec une pleine foi, ne peuvent plus être vaincus par le démon ; que tous ceux qui auront conservé la grâce du baptême auront une même récompense dans le ciel ; que les vierges n'ont pas plus de mérite que les veuves ou les femmes mariées, si leurs œuvres ne les distinguent d'ailleurs : enfin qu'il n'y a point de différence entre s'abstenir des viandes, et en user avec action de grâces.

Jovinien et ses disciples niaient encore que la sainte Vierge fût demeurée vierge après avoir mis Jesus-Christ au monde, prétendants qu'autrement c'était attribuer à Jesus-Christ un corps phantastique avec les Manichéens. Ces hérétiques qui vivaient conformément à leurs principes, furent condamnés par le pape Sirice, et par un concîle que saint Ambraise tint à Milan en 390. Saint Jérôme et saint Augustin écrivirent contre eux, et refutèrent solidement leurs erreurs. Fleury, Histoire eccl. tom. IV. liv. XIX. n. 19.