S. f. (Théologie) manière de s'exprimer, par laquelle les écrivains sacrés attribuent à Dieu des parties, des actions ou des affections qui ne conviennent qu'aux hommes, et cela pour s'accommoder et se proportionner à la faiblesse de notre intelligence : ainsi il est dit dans la Genèse, que Dieu appela Adam, qu'il se repentit d'avoir créé l'homme ; dans les Pseaumes l'univers est appelé l'ouvrage des mains de Dieu : il y est encore dit que ses yeux sont ouverts et veillent sur l'indigent.
Par toutes ces expressions et d'autres semblables qui se rencontrent fréquemment dans l'Ecriture, l'Esprit saint a seulement voulu nous faire entendre les choses ou les effets que Dieu opère comme s'il avait des mains, des yeux, etc. sans que cela préjudicie à la simplicité de son être. Voyez SIMPLICITE. (G)
ANTHROPOLOGIE, dans l’œconomie animale ; c’est un traité de l’homme. Ce mot vient du Grec ἄνθρωπος, homme, et de λόγος, traité.
Teichmeyer nous a donné un traité de l'économie animale, qu'il a intitulé Anthropologia, in-4°. imprimé à Genèseen 1739.
Drake nous a aussi laissé une Anthropologie en Anglais, in-8°. 3 vol. imprimée à Londres en 1707 et 1727. Voyez ANTHROPOGRAPHIE. (L)
S. m. pl. (Théologie) hérétiques du neuvième siècle, et sectateurs d'un certain Sergius qui avait renouvellé les erreurs des Manichéens. Ce mot est dérivé du grec, et formé d' privatif, sans, et d', sto, je me tiens ferme ; comme qui dirait variable, inconstant ; soit parce qu'ils ne s'en tenaient pas à la foi de l'Eglise, soit parce qu'ils variaient dans leur propre créance. Ces hérétiques s'étaient fortifiés sous l'empereur Nicéphore, qui les favorisait : mais son successeur Michel Curopalate les réprima par des édits extrêmement sevères. On conjecture qu'ils étaient les mêmes que ceux que Théophane et Cedrene appellent Anthiganiens, parce que Nicephore et Curopalate tinrent chacun à l'égard de ceux-ci la conduite dont nous venons de parler. Le P Goar dans ses Notes sur Théophane à l'an 803, prétend que ces troupes de vagabonds, connus en France sous le nom de Bohémiens ou d'Egyptiens, étaient des restes des Astathiens. Son opinion ne s'accorde pas avec le portrait que Constantin Porphyrogenete et Cedrene nous ont fait de cette secte, qui née en Phrygie, y domina, et s'étendit peu dans le reste de l'Empire ; et qui joignant l'usage du baptême à la pratique de toutes les cérémonies de la loi de Moyse, était un mélange absurde du Judaïsme et du Christianisme. (G)