adj. (Théologie) est le nom que l'on donne en Théologie à certains livres de l'Ecriture qui ont été mis plutard que les autres dans les canons, soit parce qu'ils ont été écrits après que les autres y étaient déjà, soit parce qu'il y a eu quelques doutes au sujet de leur canonicité. Voyez CANON. Ce mot est grec, et composé de , second, et , canonique.

Les Juifs reconnaissent dans leur canon des livres qui n'y ont été mis qu'après les autres. Ils disent que sous Esdras une grande assemblée de leurs docteurs, qu'ils appellent par excellence la grande synagogue, fit le recueil des livres saints que nous avons encore aujourd'hui dans l'ancien Testament hébreu. Ils conviennent qu'elle y mit des livres qui n'y étaient point avant la captivité de Babylone, comme ceux de Daniel, d'Ezéchiel, d'Aggée, et ceux d'Esdras et de Néhémias.

De même l'Eglise en a mis quelques-uns dans le canon, qui ne sont point dans celui des Juifs, et qui n'ont pu y être, puisque plusieurs n'ont été composés que depuis le canon fait du temps d'Esdras. Tels sont ceux de la Sagesse, l'Ecclésiastesiastique, les Macchabées, etc. D'autres n'y ont pas été mis si-tôt, parce que l'Eglise n'avait point encore examiné leur canonicité ; ainsi jusqu'à son examen et son jugement on a pu en douter.

Mais depuis qu'elle a prononcé sur la canonicité de ces livres, il n'est pas plus permis d'en douter, qu'il fut permis aux Juifs de douter de ceux du canon d'Esdras ; et les deutérocanoniques ne font pas moins canoniques que les proto-canoniques, puisque la seule différence qu'il y a entre les uns et les autres, c'est que la canonicité de ceux-là n'a pas été reconnue généralement, examinée et décidée par l'Eglise, aussi-tôt que celle des autres.

Les livres deutérocanoniques sont, les livres d'Esther, ou tout entiers, ou pour le moins les sept derniers chapitres ; l'épitre aux Hébreux ; celle de S. Jacques et de S. Jude ; la seconde de S. Pierre ; la seconde et la troisième de S. Jean, avec son apocalypse. Les parties deutérocanoniques de livres sont dans Daniel, l'hymne des trois enfants, et l'oraison d'Azarie ; les histoires de Suzanne, de Bel, et du dragon ; le dernier chapitre de S. Marc ; la sueur de sang qu'eut Jesus-Christ, rapportée dans le chap. xxij. de S. Marc, et l'histoire de la femme adultère qu'on lit au commencement du VIIIe chap. de l'évangîle selon S. Jean. Dict. de Trév. et Chambers. (G)