ou COPTE, s. m. (Théologie) C'est ainsi que l'on appelle les chrétiens d'égypte, de la secte des Jacobites, ou Monophysites. Voyez JACOBITES. On est très-partagé sur l'origine de ce nom ; on le tire de Copte ou Coptas, ville d'Egypte. On lui fait signifier coupé ou circoncis ; on le dérive d'Aegyptos, en soustrayant la première syllabe. On en cherche l'étymologie dans Kibel, nom ancien de l'Egypte ; dans Cobtim, autre ancien nom de l'Egypte ; dans Copt fils de Mesraim et petit-fils de Noé ; et dans Jacobite, en retranchant la première syllabe, d'où l'on a fait Cobite, Cobta, Copta, Cophta. Voyez JACOBITES. La langue dans laquelle ils font le service divin, est un mélange de grec et d'égyptien ; ils persistent dans l'erreur qu'il n'y a qu'une nature en Jesus-Christ. Leur église est gouvernée par un patriarche, et quelques évêques et archevêques. Le patriarche est élu par les évêques, le clergé et les premiers des laïcs. Il est obligé à vivre dans le célibat. Il nomme seul les évêques et archevêques, qu'il choisit entre les séculiers qui sont veufs. La dixme fait tout le revenu de ces princes de l'église Cophte. Les prêtres peuvent être mariés. Il y a sous les prêtres les diacres de l'évangile, les diacres de l'épitre, et les agnostes. Ce clergé est très-méprisable ; il ignore même la langue dans laquelle il prie, ce qui n'empêche pas qu'il ne soit très-honoré. L'autorité des évêques est grande. Le patriarche est une espèce de despote. Quoiqu'ils n'entendent pas leur breviaire, il n'en est pas moins long. Ils ont des moines et des religieuses qui observent très-rigoureusement le vœu de pauvreté, qu'ils ne font que quand ils n'ont rien, ne concevant pas comment ceux qui ont quelque chose, peuvent y renoncer. Les Mahométans ont confié la recette des droits publics en Egypte, à des Chrétiens Cophtes. Excepté ces receveurs, le reste est pauvre et vit durement, n'ayant pour toute consolation que la facilité de changer de femmes par le divorce, qui est fréquent, et par un nouveau mariage dont il peut être suivi. Ils admettent sept sacrements, dont ceux à qui il est réservé de les conférer, savent à peine les noms. Ils diffèrent le baptême des enfants mâles de 40 jours, et celui des filles de 80. Ce sacrement ne se confère jamais que dans l'église ; en cas de péril, on y supplée par des onctions : il se donne par trois immersions, l'une au nom du Père, la seconde au nom du Fils, et la troisième au nom du S. Esprit, en disant à chacune : Je te baptise au nom de la Personne dont l'immersion se fait. Ils confirment l'enfant, et le communient aussitôt après l'avoir baptisé ; mais ils ne le communient que sous l'espèce du vin. La confirmation et le baptême sont accompagnés d'une multitude prodigieuse d'onctions. Les simples prêtres peuvent donner la confirmation. Ils ont sur l'Eucharistie le même sentiment que les Catholiques. Ils communient les hommes sous les deux espèces ; ils portent aux femmes l'espèce seule du pain humectée de quelques gouttes du sang de J. C. qui ne sort jamais du sanctuaire, où il n'est point permis aux femmes d'entrer. Ils ne conservent point de pain consacré. Quand il faut administrer le Viatique, la messe se dit, à quelque heure et en quelque circonstance que ce sait. Ils pensent bien sur la confession, mais elle est rare parmi eux ; un de leurs patriarches a été même jusqu'à l'abolir, parce que les mauvais confesseurs, disait-il, font du mal, et qu'il est presqu'impossible d'en trouver de bons ; et il faut convenir qu'après la peinture que nous avons faite du clergé Cophte, le raisonnement du patriarche peut être approuvé. Dans le cours ordinaire de la vie, les sacrements ne se confèrent qu'aux personnes mariées ; ils se confessent une ou deux fois par an : leur mariage a tout l'air d'un sacrement. Ils administrent l'Extrême-onction dans les indispositions les plus légères de corps ou d'esprit ; ils oignent de l'huîle benite et l'indisposé et tous les assistants, de peur que le diable chassé d'un corps, ne rentre dans un autre. Les Cophtes en sont pour les onctions réitérées ; ils oignent les vivants et les morts. Ils ont deux sortes d'huile, l'huîle benite et l'huîle sacramentale. Leurs jeunes ne finissent point. Les femmes Turques ont pris la manie du jeune des femmes Cophtes. Quant aux autres fidèles, excepté l'abstinence du carême, qu'ils gardent avec l'exactitude la plus rigoureuse, ils se traitent un peu plus doucement dans les temps moins remarquables ; ils prennent le café, fument la pipe, et laissent aux femmes et aux prêtres la gloire d'un jeune plus stricte. Les Cophtes ont reçu des Mahométans la circoncision, qui s'abolit peu-à-peu parmi eux. Leur patriarche prend le titre de patriarche d'Alexandrie ; il réside au monastère de S. Macaire ; il prétend que sa dignité n'a point souffert d'interruption depuis S. Marc. Il ne faut pas le confondre avec le patriarche grec des Melchites. On a tenté quelquefois de le ramener dans l'Eglise, mais inutilement. On prétend qu'il reconnait la primauté de l'Eglise Romaine, ce qui n'est pas avoué par le parti protestant. Voyez CIRCONCISION, BAPTEME, CONFIRMATION, CONFESSION, PATRIARCHE, MELCHITES, etc.

COPHTE, voyez COPTE.