S. m. pl. (Théologie, Histoire ecclésiastique) hérétiques sectateurs d'Arius, prêtre de l'église d'Alexandrie, qui vivait dans le VIe siècle, et mourut en 336. Cet hérésiarque convenait de la divinité de Jesus-Christ : mais il prétendait que comme Dieu il était inférieur à son père ; que le père et le fils différaient en essence : qu'il n'y avait point entre eux d'égalité, et qu'ils n'étaient point coéternels ; mais que le fils avait été créé de rien, et qu'il était du nombre des créatures : à quoi il ajoutait que le saint-Esprit n'était pas Dieu, mais un être créé par le fils, quoiqu'il n'enseignât pas ces deux dernières erreurs d'une manière aussi ouverte que les Macédoniens et les Sociniens. Voyez MACEDONIENS et SOCINIENS. Les Ariens furent d'abord condamnés par un concîle tenu à Alexandrie, sous Alexandre évêque de cette ville, et ensuite par le concîle général de Nicée, où assistèrent trois cens dix-huit évêques. Depuis cette condamnation, la secte se divisa en différentes branches : les purs Ariens ou Anoméens suivaient l'hérésie d'Arius telle qu'elle était dans sa naissance ; on les nomma Acaciens et Eudoxiens, d'Acace évêque de Césarée et d'Eudoxe patriarche d'Antioche, deux de leurs principaux chefs : Anoméens, parce qu'ils soutenaient que le fils de Dieu était dissemblable à son père, ; Ursaciens, d'Ursace évêque de Tyr, selon quelques-uns, et de Sigedun selon d'autres ; et Aétiens et Eunomiens, d'Aétius et d'Eunomius.

Les semi-Ariens qui voulaient conserver une partie des dogmes d'Arius, et cependant rejeter les expressions consacrées par les orthodoxes pour exprimer la consubstantialité, au lieu d', consubstantiel, avaient imaginé le terme , semblable en substance. Ils avaient pour chefs Basîle évêque d'Ancyre, George de Laodicée, Eustathius de Sebaste, etc. dont les uns tenaient que le verbe avait commencé d'être, mais avant tous les siècles ; les autres qu'il avait été de toute éternité ; quoiqu'ils soutinssent opiniâtrement qu'il n'était pas de la même substance que le père. Rien ne fut moins constant que les professions de foi des Ariens : ils changeaient, ajoutaient, retranchaient, pour ainsi dire à chaque instant, des expressions. Au concîle d'Antioche tenu en 341, ils en dressèrent quatre, où condamnant Arius en apparence, ils combattaient réellement la foi du concîle de Nicée : celle de Rimini n'était pas moins captieuse : celle de Sirmich approchait assez du sens catholique ; mais ils en altérèrent ces mots en toutes choses, qui emportaient implicitement l'unité de substance entre le père et le fils, se réservant par-là la ressource de n'admettre qu'une similitude de nature : tant de variations ne devaient pas être prises pour des caractères de vérité. (G)

* ARIENS, s. m. pl. (Histoire et Géographie) peuples d'Allemagne, dont Tacite fait mention, et que quelques-uns prennent pour les habitants de l'île d'Arren ou d'Arrée.