(Théologie) nom d'un des livres prophétiques et canoniques de l'ancien testament, ainsi appelé d'Isaïe, fils d'Amos, qui prophétisa sur la fin du règne d'Osias jusqu'au temps de Manassés.

Isaïe est le premier des grands prophêtes. Il recueillit lui-même dans un volume les prophéties qu'il avait faites sous les rois Osias, Joathan, Achaz et Ezéchias. Il avait encore écrit un livre des actions d'Osias, dont il est parlé dans le second livre des Paralipom. chap. xxvj., . 22. On lui a aussi attribué quelques ouvrages apocryphes, entr'autres le célèbre, cité plusieurs fois par Origène, et un autre intitulé l'ascension d'Isaïe, dont S. Jérôme et S. Epiphane font mention, et enfin un dernier intitulé vision ou apocalypse d 'Isaïe. Quelques-uns ont prétendu que le titre d'Isaïe que nous avons n'est qu'une compilation tirée des ouvrages de ce prophête ; mais les conjectures qu'ils apportent pour le prouver sont très-frivoles, et M. Dupin, de qui nous empruntons ceci, les a solidement réfutées dans sa dissert. prélim. sur la bible, liv. I, chap. IIIe pag. 356.

Quelques Juifs lui attribuent aussi les proverbes, l'ecclésiaste, le cantique des cantiques et le livre de Job, mais sans fondement, comme on peut voir aux articles où nous avons traité de ces livres. Isaïe passe pour le plus éloquent des prophêtes, et Grotius le compare à Démosthènes, tant pour la pureté du langage, que pour la véhémence du style. S. Jérôme, qui le trouve admirable à tous ces égards, et pour la vaste étendue de génie qui régne dans ses écrits, ajoute qu'il exprime tout ce qui concerne la vocation des gentils, la répudiation du peuple Juif, le règne de J. C. sa vie, sa prédication, sa passion, l'établissement et la perpétuité de l'Eglise en termes si clairs, qu'il semble plutôt écrire des choses passées que d'en prédire de futures, et remplir les fonctions d'évangéliste plutôt que le ministère de prophête. Dupin, Ibid. Calmet, diction. de la bible.