(Théologie) nom d'un des livres canoniques de l'ancien testament. C'est celui qui dans les bibles suit ordinairement le pentateuque ou les cinq livres de Moïse. Les Hébreux le nomment Jehosua. Il comprend l'histoire de l'entrée du peuple de Dieu, de ses premières conquêtes, et de son établissement dans la terre promise sous la conduite de Josué, qui après Moïse fut le premier chef ou général des Hébreux.

La Synagogue et l'Eglise sont d'accord à attribuer ce livre à Josué, fils de Nun, ou, comme s'expriment les Grecs, fils de Navé, qui succéda à Moïse dans le gouvernement théocratique des Hébreux, et à le reconnaître pour canonique. On avoue cependant qu'il s'y rencontre certains termes, certains noms de lieux, et certaines circonstances d'histoire qui ne conviennent pas au temps de Josué, et qui font juger que le livre a été retouché depuis lui, et que les copistes y ont fait quelques additions et quelques corrections : mais il y a peu de livres de l'écriture où l'on ne remarque de pareilles choses.

Les Samaritains ont aussi un livre de Josué qu'ils conservent avec un grand respect, et sur lequel ils fondent leurs prétentions contre les Juifs. Mais cet ouvrage est fort différent de celui que les Juifs et les Chrétiens tiennent pour canonique. Il comprend quarante-sept chapitres remplis de fables, d'absurdités, de traits et de noms historiques, qui prouvent qu'il est postérieur à la ruine de Jérusalem par Adrien. Ce livre n'est point imprimé. Joseph Scaliger, à qui il appartenait, le légua à la bibliothèque de Leyde, où il est encore à présent en caractères samaritains, mais en langue arabe et traduit sur l'hébreu.

Les Juifs modernes attribuent encore à Josué une prière rapportée par Fabricius, apocryph. tom. V. qu'ils récitent ou toute entière ou en partie en sortant de leurs synagogues. Ils le font aussi auteur de dix règlements, qui devaient, selon eux, être observés dans la terre promise, et qu'on trouve dans Selden, de jure nat. et gent. lib. VI. ch. IIe Dom Calmet, diction. de la bibl.