EVANGILE DE SAINT, (Théologie) nom d'un des livres canoniques du nouveau Testament, qui contient l'histoire de la vie et des miracles de Jesus-Christ, écrite par saint Luc, qui était syrien de nation, natif d'Antioche, médecin de profession, et qui fut compagnon des voyages et de la prédication de S. Paul.

Quelques-uns, comme Tertullien, liv. IV. contre Marcion, ch. Ve et S. Athanase ou l'auteur de la synope qu'on lui attribue, enseignent que l'évangîle de S. Luc était proprement l'évangîle de saint Paul ; que cet apôtre l'avait dicté à S. Luc ; et que quand il parle de son évangile, comme Rom. XIe 16. et XVIe 25. et II. Thessalonic. XIe Ve 13, il entend l'évangîle de S. Luc. Mais S. Irenée, liv. III. ch. j. dit simplement que S. Luc rédigea par écrit ce que S. Paul prêchait aux nations, et S. Grégoire de Nazianze, que cet évangéliste écrivit appuyé du secours de S. Paul. Il est certain que S. Paul cite ordinairement l'évangîle de S. Luc, comme on peut voir I. Cor. XIe 23. 24 et 25, et I. Cor. XVe Ve 5. Mais S. Luc ne dit nulle part qu'il ait été aidé par S. Paul ; il adresse son évangile, aussi bien que les actes des apôtres, à un nommé Théophile, personnage qui n'est pas connu, et plusieurs anciens ont pris ce nom dans un sens appelatif pour un homme qui aime Dieu. Les Marcionites ne recevaient que le seul évangîle de S. Luc, encore le tronquaient-ils en plusieurs endroits, comme l'ont remarqué Tertullien, liv. V. contre Marcion, et saint Epiphane, haeres. 42.

Le style de S. Luc est plus pur que celui des autres évangélistes, mais on y remarque plusieurs expressions propres aux juifs hellenites, plusieurs traits qui tiennent du génie de la langue syriaque et même de la langue grecque, au jugement de Grotius. Voyez la préface de dom Calmet sur cet évangile. Calmet, Dictionnaire de la Bible.