S. m. pl. (Théologie) du grec ; mot qui signifie à la lettre une personne qui s'exerce, qui travaille, et qu'on a appliqué en général à tous ceux qui embrassaient un genre de vie plus austère, et par-là s'exerçaient plus à la vertu, ou travaillaient plus fortement à l'acquérir que le commun des hommes. En ce sens, les Esseniens chez les Juifs, les Pythagoriciens entre les Philosophes, pouvaient être appelés Ascetes. Parmi les Chrétiens dans les premiers temps, on donnait le même titre à tous ceux qui se distinguaient des autres par l'austérité de leurs mœurs, qui s'abstenaient, par exemple, de vin et de viande. Depuis, la vie monastique ayant été mise en honneur dans l'Orient, et regardée comme plus parfaite que la vie commune, le nom d'Ascetes est demeuré aux moines, et particulièrement à ceux qui se retirant dans les déserts, n'avaient d'autre occupation que de s'exercer à la méditation, à la lecture, aux jeunes, et aux autres mortifications. On l'a aussi donné à des religieuses. En conséquence on a appelé Asceteria, les monastères, mais surtout certaines maisons dans lesquelles il y avait des moniales et des acolythes, dont l'office était d'ensevelir les morts. Les Grecs donnent généralement le nom d'Ascetes à tous les moines, soit Anachoretes et Solitaires, soit Cénobites. Voyez ANACHORETE, CENOBITE.

M. de Valais dans ses notes sur Eusebe, et le père Pagi, remarquent que dans les premiers temps le nom d'Ascetes et celui de moines n'étaient pas synonymes. Il y a toujours eu des Ascetes dans l'Eglise, et la vie monastique n'a commencé à y être en honneur que dans le IVe siècle. Bingham observe plusieurs différences entre les moines anciens et les Ascetes ; par exemple, que ceux-ci vivaient dans les villes ; qu'il y en avait de toute condition, même des clercs, et qu'ils ne suivaient point d'autres règles particulières que les lois de l'Eglise, au lieu que les moines vivaient dans la solitude, étaient tous laïques, du moins dans les commencements, et assujettis aux règles ou constitutions de leurs instituteurs. Bingham, orig. eccles. lib. VII. cap. j. §. 5.