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Catégorie parente: Science de Dieu
Catégorie : Theologie
S. f. (Théologie) ravissement de l'esprit hors de son assiete naturelle, ou situation dans laquelle un homme est transporté hors de lui-même, de manière que les fonctions de ses sens sont suspendues.

Le ravissement de S. Paul jusqu'au troisième ciel, était ce que nous appelons extase. L'histoire ecclésiastique fait foi que plusieurs saints ont été ravis en extase pendant des journées entières. C'est un état réel, trop bien attesté pour qu'on puisse douter de son existence.

Mais comme le mensonge et l'imposture s'efforcent de copier la vérité, et d'abuser de choses d'ailleurs innocentes, il est bon d'observer que les faux mystiques, les enthousiastes, les fanatiques ont supposé des extases, pour tâcher d'autoriser leurs rêveries ou leurs impiétés. Le faux prophète Mahomet persuada aux Arabes ignorants que les accès d'épilepsie auxquels il était sujet, étaient autant d'extases où il recevait des révélations divines. (G)

EXTASE, s. m. (Médecine) Ce terme, dérivé du grec, est employé sous différentes significations par les auteurs ; Hippocrate s'en sert en plusieurs endroits de ses ouvrages, pour marquer une aliénation d'esprit très-considérable, un délire complet, tel que celui des phrénétiques, des maniaques. Voyez les coaques, text. 486. lib. II. les prorethiques, XVI. 12. 13. 14.

Sennert, prax. medic. lib. I. part. II. cap. xxx. parle aussi de l'extase en différents sens ; il lui donne entr'autres, avec Scaliger, celui d'enthousiasme, quoique très-impropre. Voyez ENTHOUSIASME.

L'usage a prévalu d'appeler extase une maladie soporeuse en apparence, mais mélancolique en effet, dans laquelle ceux qui en sont affectés, sont privés de tout sentiment et de tout mouvement, semblent morts, et paraissent quelquefois roides comme une statue, sans l'être, autant que dans le tetane et le catochus ; ils n'ont par conséquent pas la flexibilité des cataleptiques : ils en sont distingués d'ailleurs, en ce qu'ils avaient avant l'attaque, l'esprit fortement occupé de quelqu'objet, et qu'ils se le rappellent souvent apres l'accès extatique. Ils ont cependant cela de commun, que s'ils sont debout, ils restent dans cette situation immobiles, et de même de toute autre attitude dans laquelle ils peuvent être surpris par l'attaque. Voyez CATALEPSIE.

Nicolas Tulpius, Henri de Hers et autres, rapportent des observations, par lesquelles ils assurent avoir Ve des filles et de jeunes hommes passionnément amoureux tomber dans l'extase, par le chagrin de ce qu'on leur refusait l'objet de leur passion, et n'en revenir que parce qu'on leur criait qu'on la satisferait. La dévotion produit aussi quelquefois cet effet, comme il en conste par l'observation du Capucin, dont parle le même Henri de Hers. M. de Sauvage dit dans ses classes de maladies, avoir Ve en 1728 à Montpellier, un homme qui ayant oui dire qu'on devait le faire prendre pour le traduire en prison, en fut si frappé de peur, qu'il en perdit le mouvement et le sentiment : on avait beau crier, l'interroger, le pincer, il ne bougeait ni ne disait mot ; il tenait les yeux à demi-ouverts, retenant toujours la même attitude dans laquelle il avait été saisi d'épouvante.

Les saignées, les émétiques, les clystères acres, irritants ; les sternutatoires, les cautères actuels ; tous ces remèdes employés avec prudence, séparément ou conjointement, selon que le cas l'exige, peuvent remplir toutes les indications dans cette maladie. On doit avoir attention de ne faire d'abord usage que des moins violents : en passant par degrés aux plus actifs. (d)




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