S. m. pl. (Théologie) fanatiques qui s'élevèrent en Hollande vers l'an 1528, dont la croyance est qu'il n'y a qu'un seul esprit de Dieu répandu par-tout, qui est et qui vit dans toutes les créatures ; que notre âme n'est autre chose que cet esprit de Dieu ; qu'elle meurt avec le corps ; que le péché n'est rien, et qu'il ne consiste que dans l'opinion, puisque c'est Dieu qui fait tout le bien et tout le mal : que le paradis est une illusion, et l'enfer un phantome inventé par les Théologiens. Ils disent enfin, que les politiques ont inventé la religion pour contenir les peuples dans l'obéissance de leurs lois ; que la régénération spirituelle ne consistait qu'à étouffer les remords de la conscience ; la pénitence à soutenir qu'on n'avait fait aucun mal ; qu'il était licite et même expédient de feindre en matière de religion, et de s'accommoder à toutes les sectes.

Ils ajoutaient à tout cela d'horribles blasphèmes contre Jesus-Christ, disant qu'il n'était rien qu'un je ne sais quoi composé de l'esprit de Dieu et de l'opinion des hommes.

Ce furent ces maximes qui firent donner à ceux de cette secte le nom de libertins, qu'on a pris depuis dans un mauvais sens.

Les libertins se répandirent principalement en Hollande et dans le Brabant. Leurs chefs furent un tailleur de Picardie nommé Quentin, et un nommé Coppin ou Chopin, qui s'associa à lui et se fit son disciple. Voyez le Dictionnaire de Trévoux.

LIBERTINS, (Jurisprudence) du latin liberti ou libertini, se dit quelquefois dans notre langue pour désigner les esclaves affranchis ou leurs enfants ; mais on dit plus communément affranchis, à moins que ce ne soit pour désigner spécialement les enfants des affranchis. A Rome dans les premiers temps de la république, on distinguait les affranchis des libertins ; les esclaves affranchis étaient appelés liberti quasi liberati, et leurs enfants libertini, terme qui exprimait des personnes issues de ceux qu'on appelait liberti : cependant la plupart des jurisconsultes et des meilleurs écrivains de Rome, ont employé indifféremment l'un et l'autre terme pour signifier un affranchi, et l'on en trouve un exemple dans la première des Verrines. Voyez AFFRANCHIS, AFFRANCHISSEMENT, ESCLAVES, LIBERTE, MANUMISSION, SERFS. (A)