LIVRE DE, (Théologie) nom d'un des livres canoniques de l'ancien Testament, ainsi appelé parce qu'il contient l'histoire de Ruth, femme moabite, qui, après la mort de Mahalon son premier mari, ayant suivi Noemi sa belle-mère, à Bethléem, patrie de celle-ci, y devint l'épouse d'un riche israélite nommé Boos, qui fut bisayeul du roi David.

Ce livre est placé dans les bibles entre les livres des juges, et le premier livre des rais, comme étant une suite du premier, et une introduction au second. S. Jerome, Prolog. galeat. nous apprend que les Juifs le joignaient au livre des juges, parce que l'histoire qu'il renferme arriva au temps d'un des juges d'Israèl, et plusieurs anciens pères, par la même raison, ne font qu'un livre des juges et de Ruth. Mais les Juifs modernes dans leurs bibles, placent ordinairement après le pentateuque les cinq mégilloth, qui sont 1°. le cantique des cantiques ; 2°. Ruth ; 3°. les lamentations de Jérémie ; 4°. l'Ecclésiastesiaste ; 5°. Esther. Quelquefois le livre de Ruth est mis le premier des cinq, quelquefois le second, et quelquefois le cinquième. Voyez MEGILLAT ou MEGILLOTH.

Le but de l'auteur de ce livre, est de nous faire connaître la généalogie de David, et il y a toute apparence que c'est le même auteur qui a composé le premier livre des rais, lequel ne pouvant pas commodément placer cette généalogie de David, sans trop déranger son récit, a mieux aimé la donner à part. L'écrivain remarque à la tête de cet ouvrage, que l'histoire qu'il Ve raconter arriva au temps que les juges gouvernaient ; ils ne gouvernaient donc plus du temps qu'il écrivait ; de plus, il parle de David à la fin de son livre, il l'a donc écrit au plus tôt sous le règne de David. Le P. Calmet, de qui nous empruntons cet article, remarque d'ailleurs deux manières de parler, qui ne se trouvent que dans les livres des rois : la première haec faciat mihi Deus et haec addat, si, etc. et la seconde : je vous ai découvert l'oreille, pour signifier, je vous ai dit. Il ajoute que la canonicité du livre de Ruth n'est point contestée. Calmet, dictionn. de la Bibl. tom. III. p. 400.